Dans un mouvement qui pourrait secouer le marché mondial du cacao et accentuer la concurrence régionale, le Ghana a annoncé une hausse spectaculaire de 63 % du prix payé à ses producteurs pour la saison 2025-2026. Le prix par tonne passe ainsi de 3 100 dollars à 5 040 dollars, un bond qui vise à reverser 70 % de la valeur FOB (Franco à bord) aux agriculteurs ghanéens.
Cette décision intervient alors que le gouvernement ghanéen cherche à soutenir ses agriculteurs face aux fluctuations du marché. En plus de cette augmentation, les producteurs bénéficieront d’engrais et d’intrants agricoles gratuits pour la saison à venir.
Cette initiative du Ghana met la pression sur son voisin et premier producteur mondial, la Côte d’Ivoire. Actuellement, la Côte d’Ivoire paie ses agriculteurs 2 200 francs CFA par kilogramme, soit l’équivalent d’environ 3 900 dollars la tonne. L’écart de prix entre les deux pays, qui était déjà notable, se creuse considérablement, soulevant des questions sur la capacité de la Côte d’Ivoire à maintenir ses producteurs face à une offre ghanéenne beaucoup plus avantageuse.
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Les analystes estiment que cette stratégie pourrait inciter les producteurs ivoiriens à franchir la frontière pour vendre leur récolte au Ghana, un phénomène connu sous le nom de contrebande. Si la Côte d’Ivoire ne réajuste pas ses prix, elle risque de voir une part de sa production s’échapper, affaiblissant ainsi sa position dominante sur le marché mondial.
Les autorités ivoiriennes devront donc surveiller de près les conséquences de cette décision et pourraient être contraintes de revoir leur propre politique de prix afin de conserver leur main-d’œuvre agricole et de sécuriser leur production. Il convient de rappeler que la Côte d’Ivoire et le Ghana sont membres de l »Initiative cacao board »
Ouattara Yvette
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