Accueil CONFESSIONS L’Église de France célèbre 50 ans de dialogue interreligieux avec les musulmans

L’Église de France célèbre 50 ans de dialogue interreligieux avec les musulmans

Jeudi dernier, l’Église de France a marqué les 50 ans de son engagement dans le dialogue avec les musulmans, à travers une série de colloques et de témoignages organisés à Paris. Lors de cette journée, la promesse d’ »approfondir » ce dialogue dans une démarche de « recherche du bien commun » a été réaffirmée, selon le site Info Chrétiennes du 23 juin 2024.

« Cela représente cinquante ans de nombreuses amitiés et de passions », a déclaré Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France (CEF), tout en reconnaissant que la création du Service national des relations avec les musulmans (SNRM) n’a pas toujours été facile. Ce service, né dans un contexte marqué par la décolonisation, s’était initialement concentré sur l’accueil des immigrés musulmans avec un accent sur la dimension sociale, a rappelé Vincent Feroldi, ancien directeur du SNRM, lors d’une table ronde.

Ce dialogue, inspiré par l’encyclique Ecclesiam suam du pape Paul VI en 1964, a connu une intensification dans les années 1980 avec des formations sur l’islam, l’instauration de délégués diocésains, et le développement de partenariats avec des intellectuels et des associations musulmanes. Face à la montée du terrorisme, l’Église a cherché à dépolitiser le débat en adoptant une approche plus scientifique.

Pour Mgr de Moulins-Beaufort, le dialogue interreligieux avec les musulmans est désormais « un élément central de la mission de l’Église », un engagement qu’il souhaite poursuivre dans un esprit de « recherche d’unité » et de « bien commun ». Il a cependant souligné que ce dialogue n’exclut pas les tensions et polarisations existantes.

La journée d’échanges, tenue au siège de la CEF, a également donné lieu à des témoignages de fraternité vécue au quotidien, malgré les défis que représente parfois la gestion de la complexité des relations interreligieuses, comme l’a mentionné Jean-François Bour, directeur actuel du SNRM.

« Le dialogue s’ouvre lorsque l’on accepte l’autre dans son espace », a ajouté Ramzi Aït-Djaoud, coprésident du Groupe d’amitié islamo-chrétienne, tout en insistant sur l’importance de se détourner des interprétations extrémistes et de promouvoir une justice équitable pour nourrir ce dialogue.

Tano