Invitée au Café Philo organisé par le Club Athéna Philosophique de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Mme Roukiatou Bâ, directrice de la Fondation Amadou Hampâté Bâ, a réaffirmé son engagement à perpétuer l’héritage de son père, 34 ans après sa disparition. Axée sur le thème « Philosophie, métier et monde du travail », cette journée a permis de rappeler l’importance des œuvres du célèbre penseur africain auprès des jeunes générations.
« C’est un devoir de mémoire. Amadou Hampâté Bâ a consacré sa vie à recueillir et transmettre une part inestimable de nos civilisations endogènes. Aujourd’hui, son œuvre reste une source d’inspiration inépuisable », a déclaré Mme Bâ, soulignant que l’événement ne se limite pas à un simple hommage posthume.
Elle a insisté sur la nécessité de faire vivre les enseignements de son père : « Ce n’est pas seulement un hommage posthume. Il s’agit de perpétuer l’œuvre de mon père, car ses pensées restent d’une actualité indéniable. Il disait toujours : ‘Dans ce siècle, tout s’écrit et ceux qui n’écrivent pas voient écrire pour eux et parfois contre eux.’ Il a fixé l’oralité pour sauver notre mémoire collective. »
En évoquant l’humanisme prôné par le penseur malien, Mme Bâ a rappelé : « Il disait que le problème de la vie, c’est la mutuelle compréhension. Et que le véritable combat, c’est celui contre nos propres passions et appétits. Ce message est encore plus pertinent aujourd’hui, à l’heure où l’Afrique doit s’affirmer sans sombrer dans le mimétisme. »
En clôture de l’événement, un ouvrage de l’auteur a été symboliquement remis aux étudiants présents, en guise de continuité de la transmission du savoir. Par ailleurs, une avenue de la ville a récemment été baptisée en l’honneur d’Amadou Hampâté Bâ, rappelant que son œuvre continue de résonner dans le cœur des Africains et bien au-delà.
TKF
