Le retrait de Laurent Gbagbo de la liste électorale et son corollaire n’en finissent pas de faire l’actualité. C’est le cas de dire car l’émission ‘’NCI 360’’ de la Nouvelle chaine ivoirienne, du dimanche 2 juillet 2023, a aussi été consacrée au rejet par la Commission électorale indépendante (CEI) du recours de l’ancien président de la République.
Un panel d’enseignants, politologues, journalistes, juriste, etc a partagé son regard sur le rejet de la réclamation de Gbagbo relative à sa radiation de la liste des électeurs. À cet effet, pour Geoffroy Julien Kouao, politologue-écrivain, qui n’est pas surpris de la démarche de Laurent Gbagbo devant la CEI, cela était ‘’un recours de témoignage’’. « Laurent Gbagbo voulait prendre à témoin la communauté nationale et internationale de sa volonté de participer au processus électoral. Seulement la CEI a toujours affirmé qu’elle ne reviendrait que si M. Laurent Gbagbo présentait des faits nouveaux. Ce qui, à l’évidence, n’a pas été le cas », a-t-il notifié. Juriste de formation, Landry Kuyo, pour sa part, a justifié la décision de la CEI.
Pour preuve, il a souligné le fait que le président du PPA-CI ne conteste pas cette décision de l’organe électorale mais plutôt la condamnation. « Pour ce qui est de son retrait d’un point de vue juridique, la CEI a tiré une conséquence légale, claire. Il n’y a pas d’ambiguïté sur la question. Laurent Gbagbo conteste la condamnation en elle-même. Mais ce qui est du processus de retrait, il ne peut pas contester », a laissé entendre Landry Kuyo. Le journaliste Alafé Wakili pense que cette radiation et de tout en est découlé ont donné l’opportunité à Laurent Gbagbo et au Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) de prendre la parole de mobiliser autour de lui, donner une vision, une bonne raison d’aller à l’élection, un élément fédérateur.
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Toutefois, si pour la CEI il n’y a pas de voie de recours possible. Pour le panel de »NCI 360 », deux de recours s’offrent à Laurent Gbagbo. Il s’agit de la voie juridictionnelle et politique. Cela, en introduisant une demande de loi d’amnistie à travers son groupe parlementaire. Dr. Boga Sako Gervais, Enseignant de droit et président de la Fidhop, s’est inscrit dans la même veine. Pour l’enseignant de droit, cette situation annonce une présidentielle de 2025 avec les mêmes débats. « Ce n’est pas terminée. Ce n’est qu’un transfert de combat, de débat, de conflit. Parce que la présidentielle c’est demain. À la réalité les municipales et régionales ne sont que la préparation de la présidentielle qui arrive. (…) », a-t-il indiqué.
À l’en croire, la résolution de ce ‘’problème’’ entre les ‘’trois grands’’ leaders politiques de Côte d’Ivoire. C’est pourquoi il a proposé que Ouattara, Bédié et Gbagbo se parlent. « Quand il y a un problème de ce genre, il faut qu’ils se parlent ! », a proposé le militant des droits de l’homme. À noter que suite sa radiation de la liste électorale, Laurent Gbagbo avait le jeudi 8 juin dernier, un recours à la CEI.
Georges Badiel