Le nouveau président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), Épiphane Zoro Bi Ballo, nommé le 4 octobre dernier, a officiellement pris les commandes de cette institution. La passation de charges entre le nouveau patron de cette Autorité et le sortant, N’golo Fatogoma Coulibaly, s’est tenue le jeudi 20 octobre 2023. En présence du Secrétaire Général de la Présidence, Abdourahmane Cissé.
Le désormais ancien ministre de la Bonne Gouvernance a, à l’occasion, exprimé son ‘’infinie reconnaissance’’ et toute sa ‘’gratitude’’ au Président de la République. Qui lui fait ‘’l’insigne et incommensurable honneur’’, le nommant à la tête de cette institution ‘’si prestigieuse’’. Il salué la ‘’dextérité’’ dans ‘’la conduite de la noble et lourde mission’’, du président sortant. C’est pourquoi il s’est dans la continuité de son ‘’doyen’’. « Votre aura continuera de briller sur cette institution, et je m’emploierai à poursuivre toutes les initiatives qualitatives que vous avez bien voulu prendre. Je n’hésiterai pas à vous importuner à tout moment, pour demander vos conseils et bénéficier de votre si riche expérience, qui comme une lanterne, sauront m’accompagner dans l’accomplissement de cette si exaltante tâche », a-t-il indiqué a son prédécesseur à la tête de la HABG.
Tout en mesurant l’ampleur de cette mission, Épiphane Zoro s’est voulu rassurant quant à la réussite de celle-ci. « Je veillerai à ce que chaque structure, chaque cadre, chaque agent, chaque homme et femme, ait le plaisir de participer à la noble vision d’une Nation forte, fière et heureuse où la corruption est structurellement réduite et l’intégrité la norme. Je souhaite que vous vous reconnaissiez tous dans le travail accompli », a-t-il fait savoir. Pour lui, le programme de gouvernement le plus alléchant du monde ne sert à rien si celui-ci n’intègre pas un volet ‘’lutte pas contre la corruption qui ruine tous les efforts consentis’’.« Je saurai me montrer déterminé et implacable vis-à-vis de ceux qui voudront prendre quelques libertés avec les deniers publics et leur rappeler que nul n’est au-dessus de la loi, déformation professionnelle sans doute oblige », a promis Épiphane Zoro.
Bilan des 6 dernières années de la HABG
Pour sa part, N’golo Fatogoma Coulibaly, s’est employé a dresser le bilan de sa présidence qui aura duré six (6) années. « Les actions réalisées par la HABG, combinées avec les efforts des autres partenaires et acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption, ont permis à notre pays d’enregistrer, au cours de la dernière décennie, des avancées importantes. Ces performances de la Côte d’Ivoire sont reconnues par les organismes internationaux tels que Transparency International, ‘’Millenium Challenge Corporation (MCC)’’ et la Fondation Mo Ibrahim », a relevé N’golo Coulibaly.
Et d’ajouter qu’il s’agit notamment à titre de la prévention : « Du renforcement des activités de collecte des déclarations de patrimoine dont le taux est passé de 62,8% en 2017, à ma prise fonction, à 82,4% ce jour ; de l’intensification de la sensibilisation des populations par l’organisation de campagnes de masse sur l’ensemble du territoire. Ces campagnes ont permis de toucher directement près de 337 000 personnes et d’installer dans la société civile des Comités Locaux d’Intégrité et des Plateformes Anti-corruption au niveau des administrations dans les 31 régions du pays ; de l’introduction de l’enseignement de la lutte contre la corruption dans le système éducatif national. Cela fait deux ans que la phase pilote est en cours, après cours, après l’élaboration des modules et ouvrages d’enseignement ; de la réalisation de plusieurs études pour une meilleure connaissance du phénomène de la corruption ainsi que l’établissement d’une cartographie des secteurs vulnérables ; du renforcement de la coopération en matière de lutte contre la corruption par la signature de plusieurs conventions de collaboration avec des structures nationales et internationales ».
Aussi, au titre de la répression, il s’agit principalement : « du traitement des plaintes et dénonciations reçues par la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance. Ainsi, sur 1 295 plaintes et dénonciations reçues, 948 ont été examinés par le Conseil dont 101 ont fait l’objet d’ouverture d’enquêtes pour des faits présumés de corruption ou d’infractions assimilées ; De l’intensification des actions répressives en privilégiant les enquêtes de flagrance. Dans le cadre de ces opérations, 20 personnes ont été interpellées et mises à la disposition de la Justice ; De l’acquisition et du déploiement d’une plateforme multicanal sécurisée, dénommée ‘’SYGNALIS’’, pour sécuriser les plaintes et dénonciations faites par les populations tout en protégeant l’identité de ceux qui le souhaitent ».
Armel Roy