Du 4 au 8 novembre 2024, l’Institut de Sécurité Maritime Interrégionale (ISMI) de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) accueille 25 auditeurs pour une formation de pointe sur la manipulation sécurisée des marchandises dangereuses transportées en vrac. Cette session de formation, financée par l’Office Fédéral Allemand des Affaires Étrangères, vise à renforcer la sécurité maritime dans une région aux défis logistiques grandissants.
Face à la croissance rapide du commerce maritime en Afrique, représentant 90 % des échanges commerciaux du continent, les enjeux sécuritaires sont plus que jamais d’actualité. L’ISMI-ARSTM, en partenariat avec l’Office Fédéral Allemand des Affaires Étrangères, a lancé une formation cruciale pour 25 stagiaires venus des pays du Golfe de Guinée, axée sur la gestion des marchandises dangereuses transportées en vrac. Le programme, qui s’étend sur cinq jours, permet aux participants de renforcer leurs compétences et d’acquérir des outils pour la gestion des cargaisons à haut risque, selon les normes internationales.
Le trafic maritime en Afrique croît de façon significative avec une augmentation de 7 % du commerce en 2022. Cette tendance, marquée par l’essor des cargaisons en vrac, impose aux ports africains de relever des défis sécuritaires inédits. Selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), le continent représente désormais 5 % du trafic mondial, avec une hausse notable des escales de vraquiers liquides et secs. Cependant, la manipulation et le stockage de ces cargaisons demeurent sujets à des lacunes sécuritaires, qui posent des risques industriels tels que la pollution, les explosions, et les incendies. Le drame du port de Beyrouth en 2020 ou encore les récents incidents au port de Lomé soulignent l’urgence d’améliorer les pratiques en matière de manutention des marchandises dangereuses.
Pour répondre à cette nécessité, l’ISMI, pôle de formation maritime interrégional, s’associe à des partenaires de renom tels que l’UNITAR et l’AGPAOC pour encadrer les participants selon des standards stricts, incluant le Recueil Maritime International de Cargaisons Solides en Vrac (IMSBC). Ce programme est conçu pour fournir une maîtrise complète des processus de chargement, d’arrimage, et de déchargement sécurisé des cargaisons dangereuses. Le projet est appuyé par des experts internationaux qui animeront des sessions intensives, permettant aux professionnels de mettre en pratique les règlementations de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) et de développer des plans d’urgence adaptés à chaque terminal portuaire.
Lors de la cérémonie d’ouverture, M. Lazare Abé Aké, Directeur de l’ISMI, a rappelé l’importance de la sécurité dans la chaîne portuaire, mettant en lumière la vulnérabilité des infrastructures face aux accidents ou incidents volontaires. Il a souligné l’engagement de l’ISMI à promouvoir des pratiques rigoureuses en matière de sûreté, soutenues par des exemples concrets et des initiatives de formation intensifiée. En outre, le soutien de l’Allemagne, partenaire principal du projet Safe Port, a été salué, renforçant la coopération internationale pour la sécurité maritime.
À travers ce séminaire, les participants se préparent non seulement à manipuler les marchandises dangereuses avec précision, mais également à devenir des relais de bonnes pratiques dans leurs ports respectifs. Les enseignements reçus contribueront à élever le niveau de sûreté portuaire au niveau des standards internationaux, réduisant ainsi les risques environnementaux et humains. Cette initiative s’inscrit dans une vision stratégique de l’ISMI, visant à faire de l’Afrique un acteur maritime sécurisé et compétitif, dans le cadre de l’Action de l’État en Mer (AEM) et de la convention SOLAS sur la sauvegarde de la vie humaine en mer.
Alors que la session se poursuit, les attentes sont grandes pour cette cinquième édition de la formation sur la manipulation des marchandises dangereuses. Les participants, formés aux dernières techniques et aux exigences internationales, reviendront dans leurs pays respectifs mieux équipés pour relever les défis quotidiens de la gestion portuaire sécurisée.
G. Badiel avec Sercom