Abidjan 28, mai 2025 – La Côte d’Ivoire a franchi un cap historique dans la transformation de son économie agricole avec le lancement officiel de la Bourse des Matières Premières Agricoles (BMPA), en marge du Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA) 2025. Une initiative conjointe du gouvernement ivoirien et de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), destinée à structurer, dynamiser et rendre plus transparent le marché agricole national.
Un outil pour moderniser l’agriculture ivoirienne
Avec la BMPA, l’État ambitionne de mettre en place un mécanisme de fixation des prix juste et transparent, qui permettra aux producteurs d’avoir une meilleure visibilité sur leurs revenus. Le système repose sur une plateforme électronique innovante développée par la BRVM, conforme aux standards internationaux, assurant la traçabilité des produits et l’équité des échanges.
Trois produits stratégiques pour démarrer
Dans sa phase pilote de 24 mois, la BMPA cible trois produits majeurs :
La noix brute de cajou, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.
La noix de cola, largement cultivée et utilisée sur le plan culturel et économique.
Le maïs, pilier de la sécurité alimentaire nationale.
Ces produits ont été choisis pour leur poids économique et leur potentiel de transformation industrielle locale.
Un partenariat solide avec la BRVM et l’ARRE
La BRVM, en tant qu’assistant technique, encadrera la mise en œuvre du projet. En parallèle, l’Autorité de Régulation du Système de Récépissés d’Entreposage (ARRE) assurera la certification des entrepôts de stockage, indispensables à la réussite du système. Ces entrepôts, d’une capacité d’accueil de 350 000 tonnes, sont répartis sur l’ensemble du territoire et dans les zones portuaires d’Abidjan et de San Pedro.
Des perspectives économiques prometteuses
Ce projet s’inscrit dans une dynamique continentale. Le marché mondial des matières premières agricoles est estimé à plus de 549 milliards de dollars en 2025. La Côte d’Ivoire espère capter une part significative de cette manne, tout en stimulant les investissements dans la logistique d’entreposage, évalués à environ 5 milliards d’euros.
Vers une souveraineté alimentaire renforcée
En s’inspirant des modèles tels que la Chicago Mercantile Exchange (CME) ou la South African Futures Exchange (SAFEX), la Côte d’Ivoire veut faire de la BMPA un levier de souveraineté alimentaire, d’amélioration des revenus agricoles et d’intégration régionale.
Avec cette bourse, la Côte d’Ivoire ne se contente pas de suivre la tendance mondiale, elle se positionne comme un leader en Afrique de l’Ouest dans la structuration des marchés agricoles. Une avancée saluée par les acteurs du monde agricole et financier, qui voient dans la BMPA un outil durable de valorisation de la richesse paysanne ivoirienne.
Kossonou
