AFRIKEXPRESS-La cause féminine a de nouveau occupé le devant de la scène, ce mardi 29 avril 2025, à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody. À l’occasion de sa soutenance de thèse de doctorat en philosophie, Dio Virginie Philipa, épouse Liadé, a marqué les esprits par la profondeur de ses réflexions sur la condition des femmes, en s’appuyant sur la pensée de Karl Marx.
Intitulée « Genre et politique depuis la philosophie du travail de Karl Marx », sa thèse conceptualise, dans le contexte ivoirien, la lutte des femmes pour leurs droits. Ce travail lui a valu d’être admise au grade de Docteure en philosophie avec la mention très honorable.
Le sujet, jugé original et stimulant, a suscité un vif intérêt au sein du public et du jury. Dans un moment rare et marquant de l’exercice académique, l’impétrante a exprimé en yakouba – sa langue maternelle – l’essentiel de son message, à la demande du jury, avant de se retirer pour recevoir le verdict. Une performance saluée unanimement.
Le président du jury, le professeur Tayoro Gbotta, a résumé l’enjeu central de la thèse en ces termes : « La femme et l’homme travaillent en même temps et donc il faudrait que les conditions politiques doivent être créées pour que la justice, l’équité puissent régner. »
Privée du soutien physique de ses parents biologiques, tous deux décédés depuis plusieurs années, la nouvelle docteure a toutefois pu compter sur l’encadrement de son directeur de thèse, le professeur Biaka Zasseli Ignace. Ce dernier n’est pas inconnu dans le domaine, ayant dirigé en 2010 les travaux de Dr Beugré Sidonie épouse Konan sur « Platon : le féminisme et les temps contemporains ».
Marquant l’importance et la rareté d’un tel sujet dans les milieux universitaires, Dio Virginie Philipa a bénéficié du parrainage symbolique de la PCA de la Nouvelle Pharmacie de Santé Publique (PSP), Mahi Clarisse. Absente à la dernière minute, son message a été délivré par Jeannette Badouel, ancienne maire de Logoualé.
Dans son intervention, cette dernière a souligné l’importance d’un engagement collectif : encourager cette initiative audacieuse tout en réaffirmant la nécessité d’une lutte inclusive pour l’égalité, en dehors de toute forme d’antagonisme entre les sexes.
« Un combat qui, selon elles, doit se faire avec le soutien de tous et non dans l’antithèse ou l’exclusion des personnes de sexe masculin. »
La soutenance s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités, dont le vice-président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, le professeur Simplice Dion. Pour bon nombre d’observateurs, les institutions telles que le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, les parlementaires et les acteurs de la société civile auraient tout intérêt à s’approprier les conclusions de ce travail riche de perspectives.
Korahi Samson