La capitale économique ivoirienne est aujourd’hui au cœur des débats cruciaux sur la sécurité maritime mondiale. Abidjan accueille, ces 16 et 17 juillet 2025, la 3ᵉ Conférence annuelle sur la sécurité maritime mondiale et l’application des sanctions, un événement de premier plan qui réunit experts, diplomates et décideurs internationaux pour forger une réponse collective aux menaces croissantes qui pèsent sur nos océans.
À l’ouverture de cette conférence, organisée en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis et de nombreux organismes internationaux, le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, a lancé un appel vibrant à une collaboration internationale plus efficace. Il a souligné avec force la responsabilité partagée des États, des institutions et du secteur privé pour préserver la sécurité de nos voies maritimes stratégiques, véritables artères de l’économie mondiale. Amadou Koné a d’emblée posé le diagnostic : « Nous ne pouvons plus agir en vase clos face à une criminalité maritime qui dépasse les frontières nationales ». Cette déclaration percutante a mis en lumière l’urgence d’une synergie concrète entre les États africains, les partenaires techniques et les instances internationales. Le ministre a insisté sur la vulnérabilité particulière du continent africain face au terrorisme maritime, aux trafics illicites et aux agissements des flottes clandestines. Pour contrer ces menaces complexes, Amadou Koné a préconisé une approche multidimensionnelle. Celle-ci repose sur des mécanismes de surveillance renforcés, une application rigoureuse des sanctions internationales et une transparence accrue des registres d’immatriculation des navires. Des outils indispensables pour traquer et neutraliser les réseaux criminels qui exploitent les failles de la gouvernance maritime.
Durant ces deux jours de conférence, les débats s’annoncent intenses et couvrent des sujets d’une actualité brûlante. Parmi les thèmes abordés figurent les menaces spécifiques dans la mer Rouge et le Golfe de Guinée, régions particulièrement exposées aux actes de piraterie et de terrorisme. Les stratégies de contournement des sanctions internationales et le rôle crucial des registres maritimes dans la lutte contre les activités illégales seront également au cœur des discussions. Des études de cas concrètes présentées par des États africains comme les Comores et la Sierra Leone offriront un aperçu des efforts déjà déployés sur le continent, illustrant la détermination des nations africaines à prendre en main leur sécurité maritime.
Saluant ces initiatives, le ministre Amadou Koné a toutefois appelé à dépasser les simples engagements formels pour tendre vers des résultats mesurables. « Il est de notre devoir de bâtir une architecture maritime crédible et durable », a-t-il affirmé avec conviction. Cette ambition passe par une coopération sincère, des outils d’échange d’information efficaces et des sanctions véritablement dissuasives. Cette conférence s’inscrit dans une dynamique de diplomatie sectorielle qui positionne la Côte d’Ivoire comme un acteur clé de la sécurité maritime régionale et internationale. Le pays collabore activement avec de nombreux partenaires, dont les États-Unis, l’Union africaine, l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), et d’autres acteurs engagés dans la gouvernance maritime globale. La Côte d’Ivoire réaffirme ainsi sa volonté de jouer un rôle pivot dans la sécurité des espaces maritimes africains, consciente que les enjeux économiques, environnementaux et sécuritaires liés à la mer concernent l’ensemble de la communauté internationale. Comme l’a rappelé le ministre Amadou Koné avec insistance : « La mer, bien commun, doit rester un espace sûr pour les échanges, la croissance et la stabilité ».
Georges Badiel
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