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Échangeur du grand carrefour de Koumassi en construction : les dédommagements n’ont concerné que les petits commerçants de rue

Alors que la Millennium Challenge Corporation (MCC), agence américaine de coopération bilatérale, s’apprête à mettre fin à ses activités à travers le monde, en Côte d’Ivoire, plusieurs PME impactées par les travaux de l’échangeur du grand carrefour de Koumassi s’inquiètent de n’avoir reçu aucun dédommagement.

C’est notamment le cas du restaurant Titanic, dont le Directeur Général, M. Zorkot Imad, ne sait plus à quel saint se vouer.

Ce dernier réclame l’exécution d’un engagement pris par la MCA-Côte d’Ivoire — la représentation nationale du projet — qui s’était initialement engagé à lui verser 300 millions de FCFA, montant qui fut finalement revu à la baisse, à moitié, suite à une médiation de la Ligue des Droits de l’Homme. M. Zorkot affirme que les responsables du recensement ont d’abord tenté de l’ignorer. Ce n’est qu’après une plainte de sa part qu’il a été pris en compte, mais dans des conditions qu’il juge douteuses :« Ils m’ont fait signer un document avec un délai erroné, sûrement pour me faire passer pour quelqu’un qui a traîné à le signer. J’ai tout de même apposé ma signature, en y ajoutant mes observations », explique-t-il.


Pour montrer l’impact des travaux, il nous a fait visiter les locaux de son restaurant. Des couches de poussière recouvrent les tables et le sol, malgré les efforts répétés des filles de ménage. Le bruit des engins est assourdissant, et l’accès est fortement perturbé. « Avant le début des travaux en janvier 2025, j’employais une vingtaine de personnes. Aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq, faute de clients. Ma maison familiale a été abandonnée par manque de moyens, et toute ma famille vit désormais dans le restaurant, avec toutes les conséquences que cela implique. Nous tombons malades en permanence », déplore-t-il.
Pour comprendre cette situation, nous avons contacté un ingénieur en charge des opérations techniques. Sa réponse est sans appel : « Seuls les petits commerçants de rue sont pris en charge, car ils ont été directement déguerpis. Les petites et moyennes entreprises comme le restaurant Titanic, qui n’ont pas subi de dommages physiques aux structures, ne sont pas concernées. C’est une décision qui vient de l’État. »
Une réponse qui soulève bien des interrogations, notamment sur les engagements initialement pris à la signature et ce qui apparaît aujourd’hui comme un volte-face.
Déterminé à faire valoir ses droits, M. Zorkot Imad annonce qu’il compte désormais sur les autorités ivoiriennes pour obtenir gain de cause au risque d’assister à la mort programmée de son entreprise,un espace de convivialité et d’affaires.

Au moment ou’ nous quittions les lieux,une demande d’autorisation pour effectuer des travaux à proximité de sa structure lui a été notifiée.

TKF