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29 juin 2007 – 29 juin 2025 : Il y a 18 ans, l’attentat du Fokker 100 à Bouaké visait le Premier ministre Guillaume Soro, Un témoin oculaire raconte

Témoignage et commentaire de Guy-Armand Koré

Cet événement tragique, survenu lors de l’atterrissage du Premier ministre Guillaume SORO à l’aéroport de Bouaké, a été marqué par des tirs de roquettes et de Kalachnikov visant l’avion transportant le Chef du Gouvernement et sa forte délégation.

 

Au lieu des honneurs militaires prévus pour l’accueillir, nous avons eu droit à une scène chaotique et à la panique générale dès les premiers tirs. Les Forces armées des Forces nouvelles, avec comme acteur principal le commandant OUATTARA Issiaka dit Wattao, ont rapidement réagi pour protéger le Premier ministre, l’escorter vers un véhicule en sécurité et l’exfiltrer de l’aéroport.

 

Les civilités militaires étaient une habitude pour les hommes en arme à chaque fois que le Premier ministre Guillaume SORO effectuait un déplacement officiel à Bouaké, fief des Forces Nouvelles.

En ces circonstances très solennelles, le protocole militaire rehaussait le niveau du dispositif de sécurité autour du périmètre de la cérémonie. Et pour l’évènement du jour, plusieurs unités en armes issues de différentes composantes des Forces armées des Forces nouvelles avaient déjà formé des rangs sur le tarmac, juste en face de l’aire de stationnement définitif de l’avion.

 

Position idéale pour le Chef d’état-major le général Soumaila BAKAYOKO, de serrer la main du Chef du Gouvernement au bas de l’échelle de coupée. Dans un angle de l’aéroport, l’on pouvait aisément voir la présence d’un dispositif de l’Armée française, et à l’opposé, un contingent de l’ONUCI qui avait d’ailleurs à charge la gestion de l’aéroport de Bouaké.

Pour sa part, la société civile n’a pas voulu rester en marge de cette autre visite de Guillaume SORO. C’est à raison, qu’une forte présence d’hommes, de femmes, de jeunes a été remarquée. Chaque composante brandissait sa banderole qui en disait long sur l’estime qu’elle portait à la haute personnalité attendue.

Ce vendredi 29 juin 2007, le parvis de l’aéroport ne comptait pas que des militaires. Tous ceux qui pouvaient jouer un rôle essentiel dans la vie démocratique, en participant à la définition des politiques publiques, pour réussir ce retour définitif de la paix, ont marqué par leur présence l’événement. ONG, syndicats, associations, clubs de loisirs et même des organisations religieuses.

 

Guillaume SORO venait à Bouaké pour lancer le démarrage des audiences foraines en procédant à l’installation officielle des magistrats, qui avaient à charge l’exécution de cette opération. Soigneusement alignés, une cinquantaine de soldats venaient de terminer les derniers gestes, sous les ordres d’un chef de section, lui-même assisté du commandant OUATTARA Issiaka dit Wattao, Chef d’Etat major adjoint des Forces nouvelles.

D’ailleurs au titre des officiers supérieurs issus des rangs des Forces nouvelles, seul le Commandant Wattao, entouré de quelques officiers, a répondu présent à l’aéroport aux côtés du général Soumaila BAKAYOKO, CHÉRIF Ousmane étant à l’extérieur pour raison de santé.

Le commandant Wattao était rentré plus tôt d’un voyage similaire pour une rééducation au pied. Ce qui se voyait par sa démarche déséquilibrée sur l’aire de l’aéroport en face des soldats prêts pour les honneurs.

 

Il était un peu plus de 10h30 lorsque l’avion a amorcé son atterrissage dans le sens Katiola-Bouaké avant de se poser sur la piste. À peine l’appareil a entamé son virage en direction du tarmac qu’un bruit assourdissant d’armes lourdes s’est fait entendre. Ce bruit va se répéter une seconde fois et se faire suivre de fortes explosions. Puis s’ensuivirent des tirs terrifiants et impressionnants d’armes automatiques.

C’est en ce moment que l’on réalisa que l’avion était la cible d’une attaque. Le tarmac de l’aéroport présentait désormais un autre visage. C’etait la débandade. Le dispositif militaire précédemment mis en place pour un accueil solennel était en branle. Avec son pied en souffrance, le Commandant Wattao s’avança tant bien que mal avec quelques soldats vers l’avion qui venait de marquer son arrêt.

De la fumée sortait du flanc gauche de l’appareil. La portière s’ouvrit, le Commandant Wattao monta et en redescendit avec le Premier ministre Guillaume SORO qu’il protégeait soigneusement avec son dos, encadré par d’autres soldats. Ils s’engouffrèrent ensuite dans un véhicule déjà prédisposé qui partit de l’aéroport à toute vitesse.

 

Le Premier ministre s’est retrouvé plus tard au Secrétariat général des Forces nouvelles qui s’était transformé en citadelle imprenable, sécurisé par des soldats lourdement armés.

Très vite Guillaume SORO a fait une déclaration pour rassurer les populations sur son état physique et moral qui n’ont subi aucun dommage. Annonçant par la suite que les magistrats seraient quand-même installés ce même vendredi pour commencer les audiences foraines. «Rien ne pourra freiner le retour vers la paix» a-t-il déclaré

. Cette déclaration a eu pour effet immédiat de calmer les populations et surtout les soldats de nombreuses casernes militaires disséminées dans les zones contrôlées par les Forces nouvelles. Ce même jour, en milieu d’après-midi, le Porte-parole des Forces nouvelles, le ministre KONATÉ Sidiki a présidé au foyer Jeune Viateur de Bouaké, la cérémonie d’installation officielle des magistrats pour le démarrage des audiences foraines.

 

Cet événement tragique restera à jamais gravé dans l’histoire de la politique ivoirienne, symbolisant à la fois la détermination et le courage de Guillaume SORO face à l’adversité. Malgré cet attentat, il a continué à œuvrer pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire, montrant ainsi sa détermination à surmonter les obstacles pour le bien de son pays.

Ce jour du 29 juin 2007 restera donc un moment important pour la mémoire collective ivoirienne, rappelant à tous, les sacrifices consentis pour la construction d’un avenir meilleur. Malheureusement, cet attentat a causé des morts et fait plusieurs blessés. Ce jour tragique restera par ailleurs un symbole de résilience et de détermination du Premier ministre Guillaume SORO.

Quelques jours après la tragédie, la Société civile, les organisations religieuses, les syndicats et les ONG présents ce jour-là à l’aéroport, ont tous trouvé l’occasion d’aller exprimer leur soutien et leur solidarité envers le Premier ministre, soulignant l’importance de son rôle dans le processus de sortie de crise. Malgré les difficultés et les dangers auxquels il a été confronté, Guillaume SORO a continué à se battre pour la paix.

Source: Page Facebook : Soro Guillaume Kigbafori