Pour son 2ᵉ congrès, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), fondé le 18 mai 2005 et devenu parti politique le 16 juillet 2018, a mobilisé des milliers d’Ivoiriens au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, le dimanche 22 juin 2025. Ovationné à l’unanimité pour être reconduit à la présidence du parti et désigné candidat à la présidentielle, Alassane Ouattara a accepté le premier rôle, tout en laissant planer le suspense sur le second.
Les élections présidentielles, prévues en octobre prochain par la Commission Électorale Indépendante (CEI), suscitent déjà une forte mobilisation. Les partis politiques affûtent leurs stratégies pour ce scrutin capital pour la nation. Dans ce contexte, le RHDP, parti au pouvoir, a organisé un pré-congrès dans toutes les régions du pays, qui a débouché sur une motion unanime : le choix d’Alassane Ouattara pour diriger le parti et porter à nouveau ses couleurs à la présidentielle.
Toutes les résolutions issues de ces consultations ont été compilées dans un document remis à la veille du congrès, lors d’une cérémonie au Parc d’attractions d’Abidjan Port-Bouët.
Dans un stade plein à craquer, l’ancien Premier ministre Patrick Achi, président du comité d’organisation, a présenté le bilan jugé « inattaquable » du chef de l’État, estimant qu’il justifie une continuité à la tête du pays. « Monsieur le Président, dites un mot, le peuple vous regarde. Ne le décevez pas », a-t-il lancé.
En réponse, Alassane Ouattara a confirmé son maintien à la tête du RHDP. Mais sur la question de sa candidature à la magistrature suprême, il a préféré ménager le suspense : « Je prendrai, dans les jours à venir, après mûre réflexion, en mon âme et conscience, une décision. »
Pour certains, ce propos équivaut à un « oui » politique. Pour d’autres, il s’agirait plutôt d’une manière détournée de dire « non ». Les premiers estiment que rien n’empêche leur leader de briguer un nouveau mandat, la Constitution le lui permettant après le premier mandat de la deuxième République. Les seconds, notamment les opposants, considèrent au contraire que ce serait un quatrième mandat inacceptable. Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, tout comme le PDCI-RDA, bien que tous deux écartés de la course, ont déjà dénoncé ce qu’ils appellent une dérive institutionnelle.
Reste à savoir si cette mobilisation exceptionnelle autour de Ouattara pèsera dans sa décision. Réponse attendue, peut-être, lors de son traditionnel message à la nation le 6 août, veille de la fête de l’indépendance.
Kossonou