Afrikexpress-Le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, a effectué le 22 juin dernier une visite à Soubré. Au cours de cette visite, il a réaffirmé l’engagement de son parti envers l’amélioration des conditions de vie des habitants locaux. Environ deux semaines après cette visite historique, l’Honorable Gobo Yokoré Bernard, député de Grand Zattry et cadre du plus vieux parti de la Côte d’Ivoire, a accordé une interview exclusive à notre rédaction. Dans cet entretien, le premier vice-président du Conseil Régional de la Nawa fait de graves révélations et livre les secrets de la mobilisation.
Honorable, c’était extraordinaire le meeting du Président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, le 22 juin dernier à Soubré, chef-lieu de la région de la Nawa. Quelle a été la stratégie mise en place pour réussir ce pari ? Et comment répondez-vous aux détracteurs de votre parti ?
Nous pouvons voir les choses sous deux angles par rapport à ce qui se disait sur le meeting du Président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, le 22 juin 2024 à Soubré, dans la nouvelle boucle du cacao qui est devenu le véritable fief du PDCI-RDA. Vous pouvez tirer les conclusions vous-même, surtout que vous avez été témoin oculaire de la cérémonie.
En effet, nous sommes très fiers de la mobilisation que nous avons organisée. Il y avait du monde. C’était extraordinaire. Je pense que ce n’est pas une interprétation. C’est plutôt factuel. Mais pour nous qui connaissons notre propre capacité, nos forces et qui connaissons aussi la force d’implantation du parti dans la région de la Nawa, nous sommes restés un peu sur notre faim. Je le dis pourquoi ? Par exemple, comme un élève qui a un potentiel extraordinaire et qui a 15/20.
Et son professeur le connait très bien. Certes, il a eu une bonne note. Mais son professeur qui le connait très bien, il le note en écrivant « peut mieux faire ». Et bien ici dans la Nawa, dans ce cas de figure, on peut mieux faire pour le PDCI-RDA. C’est pour vous dire que, si des gens doivent nous juger par rapport à ce qu’ils ont vu, ils se trompent. Parce que ce n’est même pas la moitié de ce qu’on aurait pu faire.
Si nos adversaires nous jugent par rapport à ce qu’ils ont vu, qui est déjà ce qu’il est, tant mieux. C’est une bonne chose pour eux. Je m’explique un peu plus, nous avons connu tellement de difficultés pour cette cérémonie. D’abord, au niveau de la logistique, notamment les véhicules de transport, les Kias, vous savez le PDCI-RDA est fortement implanté dans les milieux ruraux. Nous avons des Kias que nous avons sollicités pour le convoyage des militants et de la population.
Mais le vendredi 21 juin 2024 à 21 heures, c’est-à-dire à la veille de la manifestation, on n’avait plus de Kias. Des gens ont détourné les véhicules. Ce qui comptait pour nous, c’est notre capacité à trouver des moyens de substitution pour transporter les militants et la population. Vous imaginez, nous avons fait recours à d’autres types de véhicules. C’est-à-dire adopter un plan B. Mais qui étaient limités en termes de force de pénétration dans les localités les plus reculées. Cela a limité notre force de mobilisation. Ce qui a fait que beaucoup de nos militants sont restés dans des villages et campements.
Un autre aspect, vous savez que les Dinas ou Massas prennent moins de personnes que les Kias. Si les Kias peuvent prendre jusqu’à 50 personnes, les Dinas ne peuvent prendre que la moitié. Ces véhicules ne peuvent pas avoir accès aux localités les plus reculées. Donc vous imaginez les populations qui sont restées en dehors du meeting qui avaient manifesté leur désir d’être au meeting.
Au regard de ce que vous venez d’évoquer, peut-on dire que vous avez atteint votre objectif ?
Ah oui ! En termes de mobilisation, l’objectif était atteint. Naturellement, si on avait pu avoir tous ceux qui sont restés dans les villages et campements, si tout le monde avait été déversé en ville, en plus de la population, ce serait trois fois plus que ce que vous avez vu. On était convaincu qu’on allait dépasser les 200 000 personnes que nous avons annoncées. Et c’est ce qui s’est réellement passé. Notre stratégie était d’annoncer 200 000 personnes, mais il fallait dépasser cela. Il faut retenir qu’il y avait du monde qui n’a pas pu effectuer le déplacement. Même sur les axes bitumés, les gens n’ont pas pu effectuer le déplacement faute de véhicules. Après le meeting, j’étais obligé de prendre l’axe Soubré-Grand Zattry pour aller demander pardon aux gens qui étaient sur les routes et qui n’ont pas pu venir au meeting. Même du côté d’Issia, les gens nous appellent pour se plaindre parce qu’ils n’ont pas pu trouver de moyens de déplacement. Après le meeting, j’ai pris mon temps pour aller leur demander pardon.
Peut-on parler de fidélité ou les gens ont-ils besoin de changement ?
Nous sommes loyaux au PDCI-RDA. C’est la fidélité et l’honnêteté au PDCI-RDA. Même si les choses n’ont pas fonctionné comme on l’a souhaité, tout s’est déroulé dans les règles de l’art. Les militants ont fait preuve de discipline et de bonne foi. C’est le lieu de leur témoigner notre gratitude et reconnaissance, rappelant que le meilleur reste à venir. Globalement, l’intérêt du parti avait pris le dessus pour le bonheur de chacun. L’œuvre humaine n’étant toujours pas parfaite, nous allons nous organiser mieux la prochaine fois.
Le Président Thiam a passé 72 heures dans votre localité. Quelles ont été les véritables attentes de la population ?
D’abord, la population a exprimé un réel désir de changement. Le fait même que la Côte d’Ivoire retrouve un leader de la trempe du Ministre Tidjane Thiam, c’est déjà rassurant pour les populations. Elles n’ont pas formulé de doléances particulières parce que le PDCI-RDA est ce qu’il est et ce qu’il a toujours été. Le changement est la préoccupation partagée par les militants, les populations et la classe politique de la Nawa. Qu’à cela ne tienne, les populations ont déploré la mévente de leurs produits agricoles, le chômage massif des jeunes, l’orpaillage illicite, le système éducatif presque en lambeaux, et la problématique du système sanitaire. Le Président Tidjane Thiam connaît mieux ces problèmes, surtout qu’il fut ancien Ministre du Plan et du Développement. Il a eu à traiter de ces questions avec les populations. Tous ces problèmes sont connus et partagés par tous.
BS