AFRIKEXPRESS-Dans une note sur sa page officielle, Vincent Toh Bi, ex-préfet d’Abidjan et figure influente en Côte d’Ivoire, a adressé un appel urgent au Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), mettant en garde contre les divisions internes croissantes qui menacent l’avenir du parti historique.
En tant qu’Ivoirien engagé et observateur averti des dynamiques politiques nationales, Toh Bi souligne la nécessité pour le PDCI de maintenir une cohésion forte afin de faire face à un adversaire de taille, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
L’ancien préfet d’Abidjan met en lumière les tensions internes au sein du PDCI, notamment les appels à l’exclusion de membres du parti ayant des opinions divergentes. Toh Bi avertit que ces affrontements internes, s’ils ne sont pas gérés avec sagesse et pragmatisme, pourraient affaiblir le PDCI dans le cadre des élections à venir et dans son rôle historique dans la politique ivoirienne. Il déplore la tendance à vouloir « décapiter » les voix dissidentes, une stratégie qu’il juge contre-productive dans un environnement politique où la solidarité interne est essentielle.
Dans sa comparaison avec le RHDP, Toh Bi observe que le parti au pouvoir, sous la direction du président Alassane Ouattara, semble déployer des efforts significatifs pour maintenir l’unité et la discipline au sein de ses rangs. Il mentionne des actions symboliques, telles que la réintégration de membres dissidents du RHDP et la nomination de personnalités-clés, comme des gestes clairs de réconciliation et de cohésion interne. Ces efforts visent à préserver l’unité et à préparer le terrain pour les enjeux électoraux à venir.
Le PDCI, selon Toh Bi, doit apprendre de cette approche, d’autant plus que l’alternance démocratique et la stabilité politique de la Côte d’Ivoire nécessitent une opposition forte, structurée et unie. Il alerte sur le risque que représente la fragmentation du PDCI, qui pourrait affaiblir la diversité politique du pays et exposer la Côte d’Ivoire à de nouvelles tensions sociales et politiques.
Dans son message, Vincent Toh Bi rappelle que le PDCI n’est pas seulement un parti politique, mais un patrimoine national. Depuis sa fondation, il a joué un rôle clé dans la construction de la nation ivoirienne. Le PDCI est un acteur central dans le paysage politique du pays, et son effritement pourrait avoir des répercussions profondes sur la stabilité du pays. Toh Bi insiste sur le fait que, même en dépit de ses divergences internes, le PDCI doit préserver son rôle historique et sa capacité à gérer les débats internes de manière constructive.
Il appelle également à la responsabilité des dirigeants du PDCI, soulignant que l’absence de gestion des contradictions internes pourrait ouvrir la voie à de nouveaux acteurs politiques désireux de combler le vide. Un émiettement du PDCI pourrait, selon lui, offrir une opportunité à des forces politiques extérieures pour occuper l’espace laissé vacant, menaçant ainsi la stabilité politique de la Côte d’Ivoire.
L’ex-préfet d’Abidjan avertit que la fragmentation des grands blocs politiques, comme le PDCI, pourrait entraîner une instabilité accrue lors des élections présidentielles de 2025. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire a montré que la division des grands partis politiques conduit souvent à des tensions sociales, voire des violences, notamment autour des scrutins présidentiels. Le PDCI, en tant que l’un des piliers de l’édifice politique ivoirien, doit donc faire preuve de sagesse et de responsabilité pour préserver l’équilibre et éviter que l’instabilité interne ne devienne un prétexte pour des conflits externes.
Pour Vincent Toh Bi, la réponse à ces défis ne réside pas dans l’exclusion ou l’intolérance, mais dans un retour aux valeurs fondatrices du PDCI : la démocratie interne, le respect des opinions divergentes et l’unité pour la stabilité du pays. À travers son message, il appelle les militants, les dirigeants et les cadres du PDCI à faire preuve de sagesse pour éviter la dérive sectaire et à protéger l’intégrité du parti face aux tentations de fragmentation.
Ainsi, son appel à une gestion sage des contradictions internes se veut un plaidoyer pour une politique de réconciliation et de préservation de l’unité nationale. Dans ce contexte, Toh Bi rappelle que l’avenir de la Côte d’Ivoire, tout comme celui du PDCI, dépendra largement de la capacité de ses partis politiques à se réinventer tout en restant fidèles à leurs principes fondamentaux.
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