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Gbagbo suspend sa participation à la CEI pour éviter « un autre 11 avril »

Dans un communiqué Laurent Gbagbo, ancien Président de la République et président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a annoncé ce vendredi 11 Avril 2025, la suspension immédiate de la participation de son parti à la Commission Électorale Indépendante (CEI). Une décision qui intervient à une date hautement symbolique : le 11 avril, jour de son arrestation en 2011 au terme d’une crise post-électorale sanglante.

Dans un ton solennel, l’ancien chef d’État dénonce une CEI « aux ordres », devenue selon lui un outil « docile » entre les mains du pouvoir en place. « La CEI n’est plus ce qu’elle prétend être », affirme-t-il, fustigeant une institution qui, d’après lui, a renoncé à son impartialité et viole désormais ses propres textes pour écarter des opposants et verrouiller le processus électoral.

Gbagbo se pose en lanceur d’alerte, évoquant des « stigmates d’exclusion, de fraude et de manipulation » dans la préparation des scrutins à venir. Il accuse la CEI de refuser l’audit de la liste électorale et de balayer d’un revers de main les réclamations de l’opposition. « Je refuse de cautionner un processus électoral biaisé », martèle-t-il.

Dans un climat politique déjà sous tension, cet appel au retrait du PPA-CI de la CEI résonne comme un avertissement. Pour l’ancien Président, la situation actuelle rappelle dangereusement les dérives de 2010-2011, dont l’issue tragique reste gravée dans la mémoire collective. « Nous ne voulons plus d’un autre 11 avril », avertit-il.

Laurent Gbagbo lance enfin un appel à un dialogue politique « sincère » impliquant les forces de l’opposition, la société civile et le pouvoir, afin de restaurer la confiance dans le processus électoral et garantir des élections « crédibles, inclusives et apaisées ».

À quelques mois d’échéances décisives, le retrait du PPA-CI de la CEI jette une ombre sur la crédibilité du processus électoral et pose la question de la légitimité des institutions chargées de l’organiser.

Du côté du pouvoir, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée. Mais l’onde de choc est palpable dans les cercles politiques et au sein de la société civile, où de nombreuses voix s’inquiètent d’un retour aux tensions préélectorales chroniques.

Une chose est sûre : la crise de confiance entre l’opposition et les institutions électorales est plus profonde que jamais.

Bintou Sanogo