AFRIKEXPRESS-Le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP) est monté au créneau le 18 mai 2025 pour dénoncer avec véhémence une convention signée entre l’Assemblée nationale, le Sénat, l’Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI) et une compagnie aérienne étrangère. Ce partenariat offre aux élus ivoiriens, députés, sénateurs, maires, ainsi qu’à leurs collaborateurs et familles, des avantages tarifaires pour les voyages internationaux ainsi qu’un accès préférentiel à l’Hôpital Américain de Paris.
Dans une déclaration dont copie, le porte-parole du COJEP, Maître Serge Ouraga, dénonce une démarche élitiste, déconnectée des réalités sociales du pays, qui consacre selon lui « la médicalisation de la classe politique hors du territoire national », au détriment d’une majorité de citoyens privés de soins de base.
« C’est un affront au peuple ivoirien », s’est indigné Maître Ouraga. « Dans un pays où des femmes accouchent à même le sol, où les hôpitaux manquent de tout, il est inacceptable que les représentants du peuple se fassent soigner à l’étranger, dans le confort de cliniques européennes. »
Le COJEP ne s’arrête pas à la question sanitaire. Il interroge aussi l’absence de stratégie nationale en matière de transport aérien, déplorant que les institutions de la République s’associent à une compagnie étrangère alors que la compagnie nationale, Air Côte d’Ivoire, peine à se développer. « Pourquoi ne pas signer une convention avec Air Côte d’Ivoire ? Cela aurait permis de renforcer un acteur national, de créer de l’emploi et de soutenir l’économie locale », déplore le parti.
Pour le COJEP, cette convention traduit une « absence totale de vision en matière de patriotisme économique » et constitue une trahison silencieuse de la mission républicaine des élus. Il dénonce également l’incohérence entre l’imposition de la Carte CMU (Couverture Maladie Universelle) à la population et le choix des dirigeants de fuir le système de santé public.
Le parti appelle solennellement l’Assemblée nationale, le Sénat, les maires et le gouvernement à reconsidérer cette convention qu’il qualifie de « honteuse », et à réorienter les priorités de l’État vers la réhabilitation du système de santé ivoirien et le soutien aux entreprises nationales.
Enfin, le COJEP invite le peuple ivoirien à faire preuve de vigilance et à s’unir pour exiger une gouvernance « juste, équitable et enracinée dans les réalités du pays ».
BS