La tension politique s’est de nouveau invitée à l’Assemblée nationale à l’occasion de la clôture de la première session ordinaire. Le groupe parlementaire du PDCI-RDA a annoncé le boycott de la cérémonie officielle, dénonçant un refus persistant du pouvoir d’engager un dialogue politique inclusif en vue de l’organisation d’un scrutin présidentiel « crédible, transparent et équitable ».
Dans une déclaration rendue publique, les députés du groupe ont exprimé leur « indignation » face au « mépris » du gouvernement, qu’ils accusent de bloquer toute initiative de réformes électorales majeures, notamment la recomposition de la Commission Électorale Indépendante (CEI) et la révision de la liste électorale. Le texte souligne également l’exclusion continue de plusieurs leaders politiques majeurs de la scène électorale, dont Cheick Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.
Toutefois, cette action de protestation n’a pas fait l’unanimité au sein même des rangs du PDCI-RDA. Trois figures de proue du parti ont refusé de suivre le mouvement :
Maurice Kacou Guikahué, ancien Secrétaire exécutif du parti et ex-conseiller politique de Cheick Tidjane Thiam,
Alphonse Djédjé Mady, ex-président du Conseil général ,
et Helms François, député influent au sein du groupe parlementaire.
Selon plusieurs sources parlementaires, ces personnalités ont préféré rester dans l’hémicycle, marquant ainsi une dissidence modérée mais symbolique, révélatrice des divergences de stratégie au sein du plus vieux parti de Côte d’Ivoire.
Le groupe parlementaire PDCI-RDA alerte dans sa déclaration sur les « risques d’implosion » de la nation à seulement quatre mois du scrutin présidentiel, évoquant un climat de méfiance, d’intimidations, et d’arrestations politiques, avec notamment la détention de figures comme Innocent Yao, président de la J-PDCI rurale, et l’ancien ministre Joël N’Guessan.
En appelant la communauté nationale et internationale à se mobiliser, les députés PDCI espèrent une intervention extérieure pour inciter à la reprise d’un dialogue politique. Mais la posture divergente de certains cadres historiques du parti révèle les fractures internes face à la ligne dure prônée par une partie de l’opposition.
BS