C’est une démission retentissante qui secoue les rangs du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Djetouan Yah Reine Viviane, ex-membre active de l’École du Parti, a officiellement annoncé son départ par une lettre adressée au président du parti, dans laquelle elle dénonce avec fermeté le climat délétère qui règne au sein de la formation politique fondée par Laurent Gbagbo.
Dans cette correspondance au ton direct et sans concession, elle motive sa décision par « des divergences fondamentales quant aux valeurs qui devraient guider toute organisation se réclamant de la démocratie et de la justice ».
Un manque de débat démocratique pointé du doigt
Au cœur de ses reproches figure ce qu’elle qualifie d’« absence de débat démocratique ». Djetouan Yah regrette une dérive autoritaire au sein du parti, où « les prises de position critiques ou simplement divergentes sont trop souvent ignorées, voire réprimées ». Pour elle, le PPA-CI s’éloigne dangereusement de son ambition initiale d’incarner la voix des peuples africains.
Le favoritisme au détriment du mérite
La militante dénonce également « une culture du favoritisme », où les logiques de réseau priment sur la compétence et l’engagement militant. Selon elle, « des combattants politiques, véritables piliers du parti », sont écartés au profit de proches de certains responsables, au mépris du travail de terrain et de la fidélité idéologique.
Une radiation qui fait débat
Mais c’est la radiation récente du ministre Ahoua Don Mello, consécutive à sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle de 2025, qui semble avoir précipité sa décision. Djetouan Yah qualifie cette sanction d’« arbitraire », estimant qu’elle illustre « une intolérance inquiétante envers la pluralité des ambitions au sein même du parti ». Selon elle, un tel acte constitue une négation du droit à la libre compétition politique.
Une rupture douloureuse mais assumée
Dans sa lettre de démission, Djetouan Yah Reine Viviane affirme quitter le parti avec « le regret des espoirs déçus », tout en réaffirmant son attachement aux valeurs de démocratie, de justice et de mérite. Elle conclut par une formule qui en dit long sur sa détermination : « Un engagement politique ne vaut que s’il repose sur l’honnêteté intellectuelle et le respect des principes. »
Cette prise de position publique risque d’ouvrir un nouveau front critique au sein du PPA-CI, déjà secoué ces derniers mois par plusieurs remous internes. Elle relance également le débat sur la gouvernance interne du parti et sa capacité à gérer les aspirations plurielles de ses cadres et militants à l’approche de la présidentielle de 2025.
Bintou Sanogo
afrikexpress.info
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