La pilule doit être très amère pour le parti des peuples africains (Ppa-ci), après le discours devant le Congrès du Président de la République. A dire vrai, faisant fi de l’ordre du jour qui stipulait clairement « État de la nation », la haute direction du Ppa-ci voyait en cette sortie du Chef de l’Etat, une aubaine pour aborder explicitement, le dossier inhérent à l’éligibilité de Laurent Gbagbo.
Dano Djédjé Sebastien, la semaine passée, depuis Grand-Zattry avait demandé à Alassane Ouattara de dire un mot, notamment sur le cas Gbagbo, pour, selon lui, délivrer la Côte d’Ivoire. Au terme du discours du chef de l’Etat devant le congrès, la baronnie et les militants du Ppa-ci n’ont vu que rouge. Alassane Ouattara n’a pas abordé, ni évoqué ce sujet. Il est resté focus sur l’Etat de la nation et n’a pas eu le traitre mot sur la présidentielle 2025.Douchant les espoirs de Laurent Gbagbo et de ses camarades qui croyaient imposer à Alassane Ouattara, les sujets qu’il devrait aborder. Pis, ils ont compris que le dossier Gbagbo ne saurait être l’objet d’un chantage.
Le doute, du coup gagne et s’accentue au Ppa-ci qui voit qu’à mesure que l’on s’approche de la Présidentielle, les chances de voir candidater Laurent Gbagbo s’amenuisent. D’où la déception de nombreux cadres et militants du Ppa-ci, après le passage d’Alassane Ouattara devant le congrès. En réaffirmant l’indépendance des institutions de la République dont le pouvoir judiciaire, le Ppa-ci gagnerait à engager, dès à présent, toutes les procédures pour démêler cet écheveau avec la justice. Le Ppa-ci risque gros. Ces derniers temps, il multiplie les meetings et rencontres pour insister sur la candidature de Laurent Gbagbo lors des prochaines élections. Une défiance qui frise un passage en force et un appel aux troubles qui risque de se heurter à la rigueur de la loi. Dès à présent, le Ppa-ci doit travailler à faire émerger plusieurs scenarios susceptibles de garantir sa présence lors de la présidentielle 2025 et des prochaines joutes électorales.
Seul gage pour lui, de s’affirmer et s’imposer sur la scène politique en Côte d’Ivoire. A vouloir s’accrocher à Laurent Gbagbo, vaille que vaille, le parti court à son affaiblissement et sa décadence. La présidentielle est à 16 mois et le Ppa-ci qui est à la croisée des chemins doit puiser dans ses ressorts internes et avancer. Car, le discours d’Alassane Ouattara est clair, la Côte d’Ivoire ne reculerera plus. Elle est formatée pour marcher vers l’avant. Tout vent contraire sera neutralisé. Le Ppa-ci devra en prendre de la graine et se réorganiser, au plus vite.
Georges Badiel