
L’Assemblée nationale a été récemment le théâtre d’une vive passe d’armes, lors d’une session consacrée aux politiques de santé. L’honorable Jean Louis Billon, membre du groupe parlementaire du PDCI-RDA, a interpellé directement le gouvernement sur la question de la Couverture Maladie Universelle (CMU) et la perception de la gratuité des soins.
Brandissant sa propre carte CMU, M. Billon a déclaré avec véhémence : « Voici ma carte CMU, elle ne sert à rien. Arrêtez de dire aux Ivoiriens que la santé est gratuite. Elle ne l’est pas. Donc arrêtez de raconter des balivernes au peuple ». Ces propos, prononcés avec une emphase palpable, ont immédiatement suscité des réactions au sein de l’hémicycle et ont mis en lumière les frustrations persistantes concernant l’efficacité réelle de la CMU sur le terrain.
L’intervention de l’élu a pointé du doigt le décalage entre le discours officiel promouvant la gratuité des soins à travers la CMU et la réalité vécue par de nombreux citoyens. En affirmant que sa propre carte CMU est inutilisable, M. Billon a symboliquement remis en question la fonctionnalité et l’accessibilité du dispositif pour une partie de la population. Cette sortie remarquée intervient dans un contexte où l’accès aux soins de santé demeure une préoccupation majeure pour les Ivoiriens. Si la CMU a été présentée comme une avancée significative pour garantir une couverture santé à tous, des témoignages récurrents font état de difficultés d’accès aux traitements, de coûts cachés et d’une prise en charge parfois limitée dans les structures de santé.
L’appel direct de Jean Louis Billon au gouvernement à cesser de propager des « balivernes » souligne un sentiment croissant de désillusion quant à la promesse de la gratuité des soins. En utilisant un langage direct et sans ambages, l’élu a cherché à forcer une prise de conscience et à exiger une plus grande transparence sur le fonctionnement réel de la CMU et les coûts réels supportés par les patients.
Georges Badiel