AFRIKEXPRESS-Dans une déclaration récente qui a attiré l’attention de l’opinion publique, Alain Lobognon, ancien ministre des Sports de la Côte d’Ivoire et ancien rebelle, a salué l’exemple démocratique du Ghana. Il a particulièrement souligné l’importance de la reconnaissance rapide d’une défaite électorale, sans attendre les résultats officiels, comme un indicateur du niveau de maturité démocratique d’un pays.
Le contexte de cette déclaration remonte à un scrutin présidentiel récent au Ghana, où le perdant (parti au pouvoir) a adopté une attitude pacifique et responsable après sa défaite. Contrairement à d’autres pays africains où les élections sont souvent marquées par des violences, des contestations et des pertes humaines, le Ghana a démontré une solidarité démocratique exemplaire. Cette situation est perçue comme un modèle à suivre, et Alain Lobognon a exprimé l’espoir que la Côte d’Ivoire puisse s’inspirer de cette leçon de paix et de civisme.
L’ancien ministre ivoirien a également adressé un message fort aux partis politiques ivoiriens, les appelant à éviter de transformer chaque année électorale en une source de terreur et d’instabilité. Selon lui, les élections en Afrique ne doivent pas être des occasions de violence gratuite ni des moments où la vie des citoyens est sacrifiée sur l’autel des ambitions politiques. Il a rappelé que les élections sont des événements civiques devant favoriser la paix et le développement, et non des moments de confrontation où la démocratie est mise à mal.
« Il est impératif qu’aucune élection en Afrique ne soit synonyme de violences gratuites et de morts de citoyens. La démocratie et le respect des droits humains doivent primer », a insisté Alain Lobognon. Il a précisé que la reconnaissance d’une défaite à un scrutin présidentiel, même avant les résultats officiels, est un acte de respect envers la volonté populaire et un gage de la solidité démocratique d’un pays.
L’exemple du Ghana, après celui du Sénégal, a donc été salué par l’ancien ministre comme un modèle à suivre pour les pays africains, notamment la Côte d’Ivoire. Ce geste de l’opposition ghaneenne, qui a rapidement accepté les résultats des élections présidentielles, a marqué une étape importante dans le processus démocratique du pays. Alain Lobognon a exprimé sa reconnaissance envers le peuple et la classe politique ghanéenne, félicitant cette maturité politique qui permet de maintenir la paix et l’unité nationale.
Les appels à la pacification des élections en Côte d’Ivoire sont loin d’être anodins. Le pays a traversé plusieurs crises électorales marquées par des violences en 2000, 2010 et 2020. Le rôle d’acteurs comme Alain Lobognon, qui ont eux-mêmes vécu ces périodes de tensions, est crucial dans la construction d’une culture politique pacifique.
Enfin, Lobognon a rappelé que, bien que le chemin vers une démocratie pleine et entière soit semé d’embûches, il est indispensable de continuer à encourager les processus de réconciliation et à promouvoir une politique fondée sur le respect des institutions. Pour l’ancien ministre, cette dynamique est essentielle pour renforcer la démocratie en Côte d’Ivoire, mais aussi en Afrique dans son ensemble.
Dans un contexte où les élections sur le continent sont souvent perçues comme des points de rupture plutôt que de renouvellement, le message d’Alain Lobognon est clair : la véritable démocratie repose sur la reconnaissance de la victoire de l’autre, la paix, et le respect de la volonté populaire.
Bintou Sanogo