AFRIKEXPRESS– À quelques mois de l’élection présidentielle du 25 octobre, l’ancien ministre et député ivoirien Alain Lobognon s’invite dans le débat politique avec une proposition controversée : constitutionnaliser des sanctions contre les partis politiques qui boycottent les scrutins électoraux en Côte d’Ivoire.
Ce week-end, l’ex-parlementaire et ancien membre de la rébellion de 2002 appelle à un renforcement de la discipline démocratique. Selon lui, « le Législateur ivoirien gagnerait, après ce scrutin présidentiel, à constitutionnaliser l’obligation de participation des partis politiques aux élections générales ». Il propose notamment l’exclusion, pour un cycle électoral complet, des formations politiques adeptes du boycott. Une telle disposition viserait, selon lui, à mettre fin à ce qu’il qualifie de stratégies politiciennes visant à « effrayer les Ivoiriens » à l’approche des élections présidentielles, pour ensuite se précipiter dans les compétitions locales et bénéficier des ressources publiques.
La sortie de l’ex-ministre intervient au lendemain d’un meeting tenu le 7 juin 2025 à Port-Bouët par certains leaders de l’opposition, dont les discours, selon Alain Lobognon, rappellent ceux prononcés en 1998 au même endroit. Il évoque à ce propos des précédents historiques où des alliances politiques se sont disloquées, notamment au sein de l’ancien Front républicain, et dénonce les « discours belliqueux » qui, selon lui, n’ont d’autre effet que de semer le doute dans l’esprit des électeurs.
« Il ne se passera rien d’ici le 25 octobre 2025 », a-t-il affirmé avec assurance, se disant convaincu que le scrutin se déroulera dans la paix et la transparence. Il en appelle à la responsabilité de la classe politique, convaincu que cette élection peut consacrer l’ancrage démocratique de la Côte d’Ivoire.
Au-delà de son plaidoyer institutionnel, Alain Lobognon ne manque pas de critiquer une certaine duplicité dans l’attitude de certains partis politiques. Il dénonce une posture qui consiste à rejeter les présidentielles tout en acceptant les autres scrutins, uniquement pour « bénéficier des financements publics ». Cette prise de position relance le débat sur la cohérence des stratégies électorales en Côte d’Ivoire, où les appels au boycott ont souvent été suivis d’une participation active à d’autres élections.
L’ancien député a également évoqué la présidentielle de 2020, affirmant que le Conseil constitutionnel n’aurait pas validé la candidature d’Alassane Ouattara, une affirmation pour le moins confuse qui pourrait alimenter la polémique. Officiellement, le Conseil constitutionnel avait bel et bien validé la candidature du chef de l’État sortant, malgré les controverses juridiques et politiques autour d’un troisième mandat.
Bintou Sanogo
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