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Après l’annonce de sa candidature : Vincent Toh Bi s’attaque à la Constitution et tire à boulets rouges sur la CEI

Après sa récente déclaration de candidature à la présidentielle d’octobre 2025, Vincent Toh Bi, ancien Préfet d’Abidjan et président d’Aube Nouvelle, a vivement critiqué tant la Commission Électorale Indépendante (CEI) que la Constitution ivoirienne. Les déclarations de Toh Bi mettent en lumière des préoccupations importantes concernant le paysage électoral et la stabilité institutionnelle du pays.

Toh Bi a évoqué l’apathie généralisée des électeurs en Côte d’Ivoire. Il a souligné que « plus de 4,5 millions d’Ivoiriens qui ne votent pas », attribuant ce désintérêt à plusieurs facteurs, notamment « la désillusion politique, la trop grande personnalisation des rôles, la violence des attentes, les difficultés liées à la technologie électorale, et les défaillances logistiques ».

Il a soutenu que malgré la structure bien établie des partis politiques, « aucun ne parvient à capter cet électorat silencieux, » indiquant un manque d’assentiment populaire. Toh Bi a cité le taux de participation « très faible » de seulement 37 % à la dernière présidentielle comme preuve que même les partis puissants ne parviennent pas à générer l’enthousiasme des électeurs. « Si ces partis étaient réellement forts, ils auraient su créer de l’enthousiasme, comme on le voit dans d’autres pays. Ce n’est pas le cas ici. Notre population électorale est faible et désengagée », a-t-il affirmé.

Au-delà de l’engagement des électeurs, Toh Bi a exprimé de sérieuses préoccupations concernant la Constitution ivoirienne. Il estime qu’elle « pose problème » en raison de nombreux « articles ambigus, ouverts à interprétation, » qu’il juge « dangereux pour la stabilité. » Il a souligné l’impératif de réviser la Constitution pour en retirer toute source potentielle de conflit, rappelant comment « il y a 20 ans, ces interprétations biaisées ont conduit à la marginalisation de certains candidats. Et voilà qu’en 2025, on remet ça ! ».

De manière intéressante, Toh Bi a minimisé l’importance des limites d’âge dans la Constitution, déclarant : « La question de la limitation d’âge ne me paraît pas prioritaire. » Il a plutôt identifié le « vrai problème » comme la limitation du nombre de mandats, affirmant que « le pouvoir use, le pouvoir épuise. » Il a plaidé pour la limitation des mandats afin d’assurer une  »certaine fraîcheur politique » et un renouvellement, une pratique courante dans de nombreux autres pays.

La CEI a également été vivement critiquée par Toh Bi. Il a noté que l’institution « continue de susciter la polémique » et a soulevé la question fondamentale : « À partir du moment où une institution devient un objet constant de suspicion, il faut se poser la vraie question : Faut-il la maintenir en l’état ?»

Toh Bi a précisé que sa critique n’est pas dirigée vers des individus, affirmant : « Ce n’est pas une question de personnes : ni le président Kuibiert, ni les membres actuels ne sont en cause individuellement. » Il a plutôt soutenu que « c’est l’histoire même de la CEI qui est entachée de méfiance », et qu’elle est devenue « le symbole d’un manque de consensus entre les acteurs politiques. Cela doit changer ».

Georges Badiel