À partir de janvier prochain, le prix de l’électricité en Côte d’Ivoire connaîtra une haute de 10%. Une annonce du gouvernement qui n’a pas laissé indifférent le député-maire de Tiassalé, Antoine Assalé Tiémoko.
»Le gouvernement a décidé de frapper les Ivoiriens à la poche pour la 2e fois en moins de six mois pour, semble-t-il, combler le déficit dans le secteur de l’électricité.
Ce déficit, selon le ministre de l’énergie, aurait pour causes, la pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Le gouvernement a donc décidé de prendre les Ivoiriens par les pieds, les secouer pour que tombe de leurs poches, la somme de 127 milliards annuels, pour combler le déficit.
Cette pratique qui se systématise et qui consiste à rechercher toutes les solutions dans les poches des populations finira très rapidement par atteindre ses limites.
Aussi, je conseille au gouvernement d’explorer rapidement d’autres solutions car il y’a beaucoup d’argent que l’Etat peut récupérer en luttant vraiment contre les fraudes diverses et la corruption.
En 2017, une enquête documentée de l’éléphant déchaîné dans le secteur de l’électricité publiée en 2018 avait révélé que la fraude sur l’électricité entre 2010 et 2018 avait détourné des caisses de l’État, la somme de 426 milliards de FCFA.
Aujourd’hui, malgré la prise du nouveau code de l’électricité qui réprime cette fraude, la perte pour l’Etat, pour fait de fraude, se situe annuellement autour de 40 milliards. Et cette fraude est le sport préféré d’Ivoiriens appartenant à toutes les catégories sociales y compris parfois des gens placés au sommet de l’Etat.
La mafia du commerce illégal d’électricité en Côte d’Ivoire est très puissante et très protégée. Le gouvernement doit affronter cette mafia et démanteler leurs protecteurs au sommet de l’Etat.
Autre niche dans laquelle l’Etat peut trouver des centaines de milliards, le secteur du contrôle automobile.
En 2020, une enquête de l’éléphant déchaîné avait démontré que moins de 30% des véhicules de toutes catégories qui encombrent nos routes et notamment à Abidjan, font la visite technique automobile .
Ce mercredi 27 décembre, la Commission d’évaluation des politiques publiques du parlement a rendu un rapport sur l’impact du décret de 2028 limitant l’âge des véhicules importés en Côte d’Ivoire.
On a pu lire dans ce rapport que sur environ 2 millions de voiture en circulation sur le territoire ivoirien, seules 30% réalisent la visite technique.
La perte pour les caisses de l’Etat, comme l’éléphant déchaîné l’a écrit en 2020, se chiffre annuellement et en moyenne, à 60 milliards de CFA.
Que fait l’Etat pour récupérer cet argent? Rien du tout, puisque sans visite technique, ces voitures circulent sur nos routes à coups de corruption des agents commis au contrôle sur nos route.
En luttant férocement contre les fraudes diverses et contre la corruption (sport national), le gouvernement peut récupérer plus de 1000 milliards par an.
Quand on ajoute à cela la possibilité d’économiser des centaines de milliards par la réduction du train de vie de l’Etat et le gaspillage monstrueux de l’électricité et de l’eau dans l’administration publique, c’est une grosse bouffée d’oxygène pour l’Etat et le repos pour les poches des populations.
Ce qui lui permettrait d’éviter de pendre les Ivoiriens par les pieds pour faire tomber les dernières pièces de leurs poches, devant chaque difficulté.
Il faut différer l’application de la décision d’augmentation de l’électricité de trois et réfléchir dans l’intervalle aux solutions pragmatiques pouvant permettre de renoncer à cette augmentation ».
ASSALÉ TIÉMOKO ANTOINE.
Député de la nation, indépendant.