Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu ce jeudi à la tête du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), à l’issue d’un vote décisif tenu lors des Assemblées annuelles de l’institution à Abidjan. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, dont le mandat de dix ans a laissé une empreinte significative sur le rayonnement et l’action de la Banque.
La nouvelle, tombée en fin de journée dans la capitale économique ivoirienne, marque un tournant pour l’une des institutions financières les plus importantes du continent. Sidi Ould Tah, fort de son expérience et de sa vision pour le développement africain, a su convaincre avec 76,18% des voix, la majorité des 81 actionnaires de la BAD, qui ont salué son programme axé sur la rupture avec les approches passées et l’adaptation aux défis contemporains.
L’élection s’est déroulée dans un contexte de fortes attentes, avec cinq candidats en lice pour le poste de ‘’super banquier’’ de l’Afrique. La victoire de Sidi Ould Tah, ancien ministre de l’Économie en Mauritanie et actuel Directeur Général du Fonds Arabe pour le Développement Économique et Social (FADES), reflète la volonté des pays membres de la BAD d’insuffler une nouvelle dynamique et de renforcer l’autonomie financière du continent.
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Akinwumi Adesina, dont le leadership a été salué pour avoir renforcé la BAD et mis en œuvre des initiatives phares telles que les ‘’High 5’’ (priorités de développement), passe le flambeau après deux mandats. Les observateurs s’accordent à dire que son héritage est considérable, ayant contribué à faire de la BAD un acteur incontournable du financement du développement africain.
Sidi Ould Tah prendra les rênes de la Banque à un moment crucial. L’Afrique est confrontée à des défis majeurs tels que le changement climatique, la nécessité de diversifier ses économies, l’intégration régionale et la mobilisation de capitaux privés pour soutenir sa croissance. Sa capacité à relever ces défis et à positionner la BAD comme un moteur clé de la transformation économique du continent sera au centre des attentions.
Georges Badiel