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Bingerville:Un litige foncier opposant plus de 400 personnes à la chefferie traditionnelle secoue le village d’Anan

AFRIKEXPRESS-Un conflit foncier secoue le village d’Anan situé à 6 Km de Bingerville depuis plusieurs mois. Des membres de la génération Tchagba dudit village l’on fait savoir à l’opinion publique via une conférence de presse animée, le lundi 17 février 2025, dans un espace du quartier Sicogi de la commune.

Une conférence de presse portée sur des revendications et actions pour la restitution de plusieurs de leurs terrains spoliés par la chefferie actuelle avec à sa tête, le chef Aké Gnaba Jean avec la complicité du responsable financier du village, Harris Couthouan.

estimés à plusieurs dizaines de personnes, ces membres de la génération Tchagba au pouvoir dans le village d’Anan ont dénoncé la dépossession de leurs lots qui leur avaient été octroyés par l’ex chef Abossou Djama Pascal en respect des traditions, us et coutumes du village. Dans les années 2010, il était revenu à ce chef de l’époque issu de la génération Dougbô de distribuer les lots en question aux membres de celle de l’antichambre (Tchagba) exceptées les femmes.

C’est ce qui ressort de la version du conférencier du jour, Amon Couthouan Alain, rapportée dans son propos liminaire.

 »Nous nous sommes réunis ici pour informer et interpeler l’opinion nationale et internationale sur les dérives de nos camarades de la génération Tchagba qui sont au sein de la chefferie d’Anan.

En pays Atchan, avoir un terrain et construire sa maison font partie des aspirations essentielles de la nature humaine. C’est comme ça que lorsqu’une génération qui est composée de 4 catégories organise sa fête de -fatchué- qui est synonyme de notre maturité au sein de la communauté villageoise, la chefferie aux affaires procède à la distribution des lots à tous les membres des 4 catégories qui confèrent la génération en question.

C’est dans ce contexte que tous les Djehous, les Dogbas, les Agbans et les Assoukrous ont reçu leur terrain. Mais il est fort de constater depuis plusieurs mois qu’au ministère de la construction l’on nous informe que nous avons été dépossédés de ces terres et que certains ont été déjà vendu.

Le doyen d’âge de notre génération Tchagba au pouvoir, Aké Akré Germain ne faisant pas partie de la chefferie a par exemple été sommé par un acquéreur possédant un ACD de quitter son lot qui lui avait été attribué.

Nous avons exploré plusieurs voies de recours pour résoudre le problème à l’amiable entre nous fils du village. Mais en face, le chef et ses collaborateurs ne veulent ni entendre raison et encore moins nous proposer des solutions de sortie de crise. Raison pour laquelle, nous avons porté l’affaire devant les autorités compétentes en la matière, la gendarmerie la justice.

Nous ne pouvons pas être déboutés dans ce dossier parce que tous les faits et éléments militent en notre faveur.

Après les nombreuses plaintes collectives déposées contre sa personne, le chef ne répond toujours pas aux convocations de la gendarmerie.

En effet, il sait que nous sommes informés par l’administration que c’est lui qui a signé les abandons de droits sur nos terrains sans nos consentements afin de les vendre. Il a mis nos lots en acquisition alors que son arrêté préfectoral lui donnant le droit de mener de telles actions ne lui était délivré. C’est de façon illégale qu’il a agi », a expliqué Amon Couthouan Alain avec le concours de ses compaires de la table de séance, Beli Honoré et Alia Apollinaire, Ce, soulignant que le chef Aké Gnaba Jean avait commencé à délivrer des terrains en 2022 alors que son arrêté préfectoral est arrivé en janvier 2023.

Les conférenciers font part de ce que plus de 400 personnes sont touchées par cette affaire de dépossession illégale de terrain. Et que selon leurs sources d’informations, c’est seulement les acquéreurs, acheteurs des lots de 63 d’entre eux qu’ils ont connaissance des documents.

Korahi Samson