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Conflit foncier à Kouassiblékro : le MIRAH réaffirme ses droits sur le site de sa Direction Régionale à Bouaké

AFRIKEXPRESSFace à la résurgence de revendications foncières jugées illégales sur le site de sa Direction Régionale à Bouaké, le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) tient à clarifier la situation.

Dans un communiqué officiel en date du 6 juillet 2025, le MIRAH retrace l’historique juridique du terrain concerné, occupé de manière continue depuis 1950, et dénonce les empiètements nés de la crise politico-militaire post-2002.

Tout en réaffirmant ses droits légitimes sur ce patrimoine foncier stratégique, le ministère appelle au respect des engagements pris en 2017 et se réserve le droit de poursuite contre toute atteinte à son intégrité institutionnelle.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 6 JUILLET 2025 RELATIF A UN CONFLIT FONCIER ENTRE LES POPULATIONS DE KOUASSIBLEKRO DEPARTEMENT DE BOUAKE

Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) clarifie la situation foncière du site de sa Direction Régionale à Bouaké face à des revendications illégales

Abidjan, le 6 juillet 2025 – Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) exprime sa vive stupéfaction et son indignation suite à des déclarations récentes d’un groupe de personnes revendiquant la propriété du site abritant les installations de sa Direction Régionale à Bouaké. Le MIRAH tient à apporter des clarifications et à rétablir la vérité historique et juridique concernant ce terrain stratégique.

Une Occupation Historique et Ininterrompue depuis 1950

Contrairement aux allégations, les installations du MIRAH à Bouaké occupent le site en question, sur la route de M’bahiakro (dit site de Kennedy), de manière ininterrompue depuis 1950, soit une décennie avant l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance.

L’histoire de ce terrain débute en 1936, lorsqu’une portion de terre de 462 hectares a été mise à la disposition des services vétérinaires par la communauté villageoise de Kouassiblékro (actuellement dans la commune de Bouaké), pour y installer un centre d’élevage. Cet accord a été formalisé par un Procès-Verbal de « palabre et d’enquête » du 22 décembre 1949, signé par toutes les parties. Cet accord a été suivi par l’arrêté N° 229/DOM du 28 avril 1950, pris par le Gouverneur de la Côte d’Ivoire, officialisant la mise en réserve de ce site pour l’installation du centre d’élevage et du centre sérumigène de Bouaké.

De 1950 au 19 septembre 2002, le Ministère des Ressources Animales a occupé ce site sans discontinuité à travers divers services et projets de développement, tels que la Direction régionale de la Vallée du Bandama, la Société de Développement des Productions Animales (SODEPRA), le projet de Lutte anti-tsé-tsé, le Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole (LANADA), le Programme National de Sélection Ovine (PNSO), et plusieurs projets d’élevage. La délocalisation de ces projets, intervenue après le 19 septembre 2002, a été une conséquence directe de la crise politico-militaire et de la proximité du site avec des zones de conflit, forçant l’évacuation des lieux par le personnel.

Revendications illégales nées de la crise post-2002

Les revendications de propriété sur ce site sont apparues durant la période de crise de 2002-2011, profitant de l’absence temporaire des services du MIRAH. Pourtant, dès 1967, des tentatives sporadiques d’occupation avaient déjà été clairement invalidées par les autorités préfectorales de l’époque, confirmant la validité et l’intangibilité de l’arrêté de 1950 et l’appartenance des 462 hectares au service d’élevage.

C’est à partir de 2006 qu’une partie de la population de Kouassiblékro a, à nouveau, commencé à Bouaké, a initié des lotissements, empiétant progressivement sur le terrain du Ministère. La prétention selon laquelle le terrain aurait été « prêté » à la SODEPRA et devait « revenir à la famille après sa dissolution est infondée. En effet, la SODEPRA était une entité utilisatrice et non propriétaire du terrain qu’elle occupait sur le site de Kennedy, propriété de l’État via le Ministère en charge de l’élevage.

Des Accords Ignorés et des Préjudices Subis

Face à la disparition alarmante de son patrimoine foncier, le MIRAH a initié des démarches. Une réunion tenue à la préfecture de Bouaké le 31 octobre 2017, présidée par le Préfet de la région du Gbêkê, a abouti à des accords formalisés par un procès-verbal signé par toutes les parties, y compris celles qui revendiquent aujourd’hui le site. Ces accords stipulaient clairement:

1. Le respect des instructions du Président de la République lors de sa visite d’État à Bouaké, ordonnant l’arrêt immédiat de tout lotissement et travaux sur le site du MIRAH;

2. La cession au MIRAH du reliquat de terrain de 38 hectares, correspondant à la partie du site originellement clôturé ;

3. L’instruction donnée par le Préfet à tous les services fonciers de Bouaké d’assister le MIRAH dans l’établissement d’un titre foncier sur ces 38 hectares restants des 462 hectares qui lui appartenaient initialement.

Le Ministère a, par ailleurs, subi un lourd préjudice avec la destruction arbitraire de ses locaux par les plaignants, sans aucune notification préalable. Des bureaux et un centre de formation, pour lesquels l’État avait investi près de 200 millions de Francs CFA en construction et réhabilitation, ont été détruits au bulldozer, alors qu’ils s’apprêtaient à être réinvestis par les agents du MIRAH. Les preuves des travaux et les marchés correspondants existent.

Malgré les recommandations préfectorales et l’obtention d’une lettre villageoise délivrée par le Chef de village de Kouassiblėkro pour la constitution des dossiers en vue d’un Arrêté de Concession Définitive (ACD), une partie de la population s’oppose au processus, alléguant des victoires en justice qui, à ce jour, n’ont été étayées par aucun document officiel.

Le MIRAH n’est pas partie prenante de ce litige privé

Le MIRAH tient à préciser qu’aucun litige ne l’oppose directement aux populations de Kouassiblékro concernant le site de Kennedy, encore moins, le ministre actuel des ressources animales et halieutiques. L’appartenance de ce site au MIRAH est reconnue par le Chef de Village de Kouassiblékro et le Chef Canton Faafoue, dont relève le village.

Il n’existe par ailleurs aucun dossier juridique opposant le MIRAH, ni son Ministre, à une quelconque frange de la population du village. Les litiges en cours opposent un groupe d’individus spécialisé dans la vente illicite de terrains en violation des procédures légales, se présentant comme propriétaires terriens, aux autorités coutumières légitimes. Le MIRAH et le Ministre Sidi Tiémoko Touré ne sont liés ni de près ni de loin à ce conflit interne du village de Kouassiblékro.

Le MIRAH réaffirme sa détermination à préserver l’intégrité de son patrimoine foncier, essentiel à la mise en œuvre de ses missions de développement des ressources animales et halieutiques pour le bénéfice des populations ivoiriennes. Cependant le MIRAH se réserve le droit de poursuite contre toute personne ou groupement de personnes qui porterait atteinte à l’honorabilité de son institution, des autorités qui la représentent ainsi que du gouvernement.