L’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a dénoncé le non-respect des droits humains qui est, selon lui, monnaie courante en Côte d’Ivoire. Et ce, dans le cadre de son adresse à ses partisans, à la faveur de la nouvelle année 2024.
« Les droits humains sont régulièrement bafoués. Membres de l’opposition politique et de la société civile sont les premiers touchés. Eux qui, chaque jour, goûtent à la vigueur de la répression des libertés civiles, à la censure, et aux discriminations de toutes sortes. Une minorité s’en satisfait et œuvre à ce que cela perdure. Que cette minorité sache qu’aucune nation ne peut véritablement prospérer que lorsqu’elle embrasse la justice et rejette l’exclusion. L’histoire des peuples nous l’enseigne. Évitons donc d’amplifier ce sentiment d’injustice et de rejet », a-t-il regretté. De fait, Soro Guillaume s’est dit préoccupé par l’emprisonnement de plusieurs de ses concitoyens pour des raisons politiques. Pour lui, le droit et la justice n’ont rien à voir avec leur maintien en détention.
Poursuivant son adresse rendue publique ce jour par le biais de ses réseaux sociaux, l’ex premier ministre n’a pas manqué dénoncer la ‘’corruption endémique’’ dans le pays. « Une corruption si répandue à tous les niveaux du gouvernement et de ses démembrements qu’elle entrave le développement de notre pays en détournant les ressources publiques et en alimentant l’injustice sociale. Nous sommes, en effet, tous témoins indignés du manque de transparence et de reddition de comptes de la part des dirigeants issus du RHDP, qu’ils soient au sein du gouvernement ou à la tête des entreprises publiques ou parapubliques. Ceci crée deux catégories de citoyens : ceux qui ont droit à tout et ceux qui n’ont droit à rien. Les premiers ont une immunité tissée par leur appartenance familiale, leur allégeance politique au camp au pouvoir ; les autres, sont des sujets justes bons à traire pour entretenir le train de vie de ces dirigeants », a relevé l’ancien Premier ministre.
Pour le président du Générations et peuples solidaires (GPS), « Derrière les discours sur la croissance économique, l’augmentation du budget de l’État et les images des réalisations d’infrastructures, il suffit juste de gratter légèrement pour qu’apparaissent les angoisses quotidiennes de nos compatriotes face à l’inflation, au chômage des jeunes qui met en lumière la cruelle réalité du manque d’emploi qui les pousse à affronter les vagues mortelles de la méditerranée ». « La paupérisation des classes moyennes ainsi que le manque de soutien et d’opportunités pour les entrepreneurs nationaux, qui se trouvent étranglés face à des conglomérats étrangers bénéficiant du soutien sans faille de l’État, entraine le délitement inexorable de nos entreprises nationales », a-t-il ajouté.
Georges Badiel