Dans une interview récente accordée à AFO Tv, Tidjane Thiam, le président du PDCI-RDA, a fait une déclaration remarquée concernant les différences de parcours entre lui et le chef de l’État, Alassane Ouattara. L’ancien banquier international a mis en avant une distinction nette de leur expérience professionnelle, notamment sur le plan financier.
Si les observateurs de la scène politique ivoirienne ont toujours trouvé une similitude entre les deux profils, le petit-fils de Félix Houphouët-Boigny pense tout le contraire. « Ouattara et moi n’avons pas le même profil. Il a été un fonctionnaire international au FMI, et moi patron du CEO. Un fonctionnaire international gagne entre 400.000 et 500.000 dollars par an, alors que le patron du CEO, c’est au moins 10.000.000 de dollars par an. Je gagnais dix fois plus que lui. Donc, ce n’est pas la même chose », a-t-il déclaré.
Cette affirmation souligne une divergence significative dans les carrières respectives des deux figures politiques ivoiriennes. Alors que le Président Ouattara a un passé ancré dans les institutions financières internationales, notamment au Fonds Monétaire International (FMI) où il a occupé des postes de haut niveau, Tidjane Thiam met en avant son expérience en tant que « CEO », faisant probablement référence à son rôle de directeur général à la tête de grandes entreprises, comme Credit Suisse.
L’angle choisi par Tidjane Thiam met en lumière non seulement une différence de salaire, une notion souvent taboue en politique mais ici ouvertement abordée. Mais aussi, implicitement, une différence de responsabilités et de types de leadership. Son parcours dans le secteur privé, à la tête de multinationales, est présenté comme distinct de celui d’un fonctionnaire international.
Cette déclaration pourrait être interprétée de plusieurs manières. Dans un certain temps, M. Thiam cherche à positionner comme un homme d’affaires aguerri, habitué aux environnements de haute pression et aux prises de décisions financières majeures, ce qui pourrait être un atout pour la gestion économique d’un pays. Aussi, c’est une déclaration qui pourrait soulever des questions sur la pertinence d’une telle comparaison dans le débat politique national.
Rappelons toutefois que la sortie de Tidjane Thiam intervient dans un contexte politique ivoirien où les futures échéances électorales commencent déjà à se dessiner, même si de loin. Les positionnements et les déclarations des leaders politiques sont scrutés avec attention. Cette distinction marquée par le président du PDCI-RDA ajoute une nouvelle dimension au dialogue politique et met en exergue des profils contrastés au sein de l’échiquier politique ivoirien.
Georges Badiel
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