AFRIKEXPRESS- À moins de quatre mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a rencontré ce mercredi une délégation de haut niveau du Forum des Sages de l’Afrique de l’Ouest au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan. L’objectif : échanger sur les conditions d’une élection pacifique, crédible et inclusive dans le pays.
Conduite par l’ancien président béninois Boni Yayi, accompagné de l’ex-chef d’État nigérian Goodluck Jonathan et de Mohamed Ibn Chambas, ancien représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, la délégation du Forum a souhaité recueillir les avis des principaux acteurs politiques ivoiriens dans un contexte électoral jugé sensible.
« Le Forum est reconnu pour sa quête de la paix, de la démocratie et du dialogue », a rappelé Boni Yayi en introduction de cette rencontre, soulignant l’importance de prévenir les tensions et de créer les conditions d’un scrutin apaisé.
Face à ses hôtes, Pascal Affi N’Guessan a dressé un tableau préoccupant du climat politique actuel. Il a exprimé ses inquiétudes quant aux chances réelles d’organiser une élection libre et équitable, dénonçant notamment l’absence de réformes substantielles depuis la crise post-électorale de 2010-2011.
Des points de blocage persistants
Parmi les principaux obstacles évoqués par le candidat du FPI figure la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), jugée toujours déséquilibrée et peu crédible. « En 2010, tout est parti de la CEI. Elle est au cœur de la crise de 2010-2011 », a-t-il rappelé, appelant à une réforme structurelle de l’institution.
Autre point de friction : l’exclusion de plusieurs figures politiques majeures de la liste électorale, notamment Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Une décision perçue comme un verrouillage politique de l’espace démocratique.
Enfin, Pascal Affi N’Guessan a exprimé ses réserves sur une nouvelle candidature du président sortant Alassane Ouattara, évoquant un risque accru de tensions. « Pour la paix en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara ne doit pas être candidat », a-t-il martelé.
Un appel à un dialogue politique sincère
En conclusion, le leader du FPI a réitéré l’appel de l’opposition à l’ouverture d’un dialogue politique véritable, impliquant tous les acteurs majeurs, dans un esprit de transparence et d’apaisement. Il a salué l’initiative du Forum des Sages et exprimé le souhait que l’expérience et l’autorité morale de ses membres contribuent à une sortie pacifique de l’impasse.
« Le rôle du Forum est crucial pour accompagner notre pays vers une élection qui tourne la page des divisions et ouvre celle de l’espérance », a conclu Affi N’Guessan.
Bintou Sanogo
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