Suspendus au Mali, au Niger et au Burkina Faso, RFI et France 24 ont reçu des critiques de certains pays africains sur la couverture de leurs territoires.
Visiblement, le Togo vient de s’ajouter à cette liste.
Au Togo, la Haute autorité del’audiovisuel et de la communication (HAAC) a relevé des manquements dans la récente couverture du pays par RFI et France 24. L’information a été rendue publique dans un communiqué publié le 15 avril par le régulateur togolais de l’activité des médias. Le document concernait essentiellement la suspension provisoire, à partir du 15 avril, de l’accréditation des correspondants étrangers pour la couverture des élections du samedi 20 avril.
Le document mentionne toutefois des « manquements graves constatés dans la couverture de l’actualité politique sur le Togo par RFI et France 24 […], en violation des règles déontologiques et du métier de journaliste ». Le document ne donne aucun détail sur les faits reprochés aux deux médias français.
Ce communiqué de la HAAC rappelle la vague de critiques que subissent ces derniers mois les deux médias français en Afrique.
Il y a notamment eu les suspensions des deux chaînes au Mali en avril 2022, au Burkina Faso en janvier 2023 et au Niger en aout 2023. De nombreux observateurs ont lié ces évènements à la bataille d’influence qui oppose en Afrique la Russie et la France. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont en effet rapprochés de la Russie ces dernières années et figurent parmi les principaux alliés africains de Moscou.
Cela dit, le Togo ne présente pas les mêmes caractéristiques et le régulateur togolais n’a annoncé aucune sanction contre les chaînes françaises. La déclaration de la HAAC semble s’apparenter à un simple reproche à RFI et France 24. RFI a déjà vécu une situation similaire au Bénin en mars 2023, lorsque le Président Talon s’est plaint du traitement fait par la chaîne radio des menaces terroristes dans le Nord de son pays.
Servan Ahougnon ( Agence Ecofîn )