Accueil A LA UNE Guerre au Nord-Kivu : l’ONU accuse Kinshasa d’aggraver la crise, l’Ouganda cité

Guerre au Nord-Kivu : l’ONU accuse Kinshasa d’aggraver la crise, l’Ouganda cité

Afrikexpress-Dans un rapport publié le 08 juillet dernier, l’ONU accuse Kinshasa, faits et preuves à l’appui , de jouer un rôle de premier plan dans l’aggravation de la crise. Un rôle longtemps resté minoré et ignoré par la Communauté internationale. L’Ouganda est également cité. Compte rendu.

Kinshasa allié des milices informelles incontrôlables

Selon le rapport, le Gouvernement de Felix Tshisekedi emploie et finance des groupes criminels frappés par des sanctions internationales.

Dans le details on peut lire que la RDC a approuvé la formation et l’utilisation de groupes armés « Wazalendo » (patriotiques) pour combattre le Mouvement du 23 mars (M23). « Sauf que, cette approbation a conduit à la multiplication des groupes armés se revendiquant de l’identité Wazalendo pour légitimer leurs activités criminelles. C’est le cas par exemple, des Forces Patriotiques Populaires-Armée du Peuple (FPP/AP) et la Force de Résistance Patriotique de l’Ituri qui ont utilisé ce statut pour étendre leur contrôle sur les ressources locales. » observe le rapport.

 

On peut aussi relever qu’en septembre 2023, Kinshasa a créé les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) à partir des membres des groupes Wazalendo du Nord-Kivu. Supervisés par le gouverneur du Nord-Kivu, le général de division Peter Cirimwami, les VDP sont devenus la force proxy officielle du gouvernement, menant des opérations coordonnées par le colonel Cyprien Sekololo, qui leur fournit des équipements militaires, du soutien logistique et des financements. Le bureau de Cirimwami recevrait ainsi 300 000 dollars mensuels pour gérer ces groupes ont appris les auteurs du rapport. D’autres sources ont par ailleurs indiqué que le financement gouvernemental en faveur des groupes armés représenterait au moins 600 000 dollars mensuels .

Violation grave des droits humains

Le rapport observe que les milices informelles opérant grâce à une légitimité obtenue de Kinshasa commettent des meurtres et atrocités sur les populations. C’est le cas des Forces Démocratiques Alliées (ADF), un groupe armé sanctionné pour ses activités terroristes, et qui bénéficie d’un réseau solide à Kinshasa. Ce groupe a intensifié ses attaques au Nord-Kivu.

 

La seule année 2023, les ADF ont commis le plus grand nombre de meurtres en RDC, principalement de civils. « Ils ont été responsables de plus de 1 000 décès, de centaines de viols et de rapts » apprends- on de l’ONU.

 

Plus loin on peut lire que le viol est utilisé par des groupes Wazalendo et des éléments de la FARDC comme outil de terreur et de contrôle. Seulement dans les camps de Goma de nombreux incidents où des femmes et des filles ont été enlevées et agressées sexuellement par des combattants armés sont évoqués.

 

Outre le viol. L’ONU dans son rapport évoque l’enrôlement des enfants soldats. Quasiment tous les groupes Wazalendo ont recours à des enfants dans leurs rangs, lis t- on. Des rapports indiquent que des enfants portant des fusils d’assaut de type AK accompagnent souvent les soldats des FARDC ou se déplacent en toute impunité sous leurs yeux. Par exemple, dans les zones de contrôle des Wazalendo au Nord-Kivu, des enfants soldats sont souvent vus dans des rôles de combat ou de soutien, contribuant aux opérations militaires. Ainsi, un enfant de 12 ans capturé près de Goma a témoigné avoir été enrôlé de force par les Wazalendo et utilisé dans des missions de combat.

Reseaux de prédation économique et systèmes de rentes

Les groupes armés, y compris les FDLR et les Wazalendo, ont exploité des ressources telles que l’or et le charbon de bois pour financer leurs opérations. Par exemple, les FDLR ont utilisé les ressources du parc national des Virunga pour financer leurs activités. De nombreux éléments des FARDC ont été impliqués dans la protection des opérations minières privées et la taxation routière, détournant ainsi des ressources des zones de conflit vers des intérêts privés. Une étude des services de renseignement congolais a révélé que 70 % des troupes des FARDC déployées en Ituri participaient à ces activités illicites. Les experts ont également été informés de l’implication illicite, depuis 2023, de soldats de la Garde républicaine dans l’exploitation de l’or dans le périmètre PE 39 situé à Djalasiga, dans le territoire de Mahagi.

Une présence complice de l’Ouganda

Les Forces démocratiques alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ADF ou ADF-Nalu), mouvement armé ougandais fondé en 1995 et regroupant des mouvements d’opposition ont été repéré dans cette zone en crise. A en croire le rapport, ce groupe sanctionné par la communauté internationale bénéficie d’un soutien solide du lanterneau politique congolais. Apprécies plusieurs fois sur le terrain, cette milice Ougandaise serait le groupe le plus meurtrier en RDC. On dénombre plus de 1000 civils tues par les combattants de l’ADF, ceci sous le silence inquiétant des autorités congolaises.

BS

Afrikexpress.info