“ Bonjour mon frère/ma sœur, je suis monsieur X et je vous ai envoyé de l’argent par erreur sur votre numéro de téléphone. Pardon, c’est dépot 200.000 francs CFA, mon fils doit se faire opérer et c’est tout ce que j’ai. Prenez 30.000 dans le montant et ramenez-moi le reste pour l’amour de Dieu.”
Des jeux de mots utilisés tout en se mettant dans une posture de personnes affectées, tel est l’une des techniques utilisées par divers cyber-délinquants pour le simple but de vider votre compte mobile money. Suivons ensemble l’histoire du sieur ARM.
Directeur d’une entreprise de commercialisation de SIM marchand dédié à la transaction sur portefeuille électronique, le sieur ARM est contacté par son fournisseur. Une entreprise de télécommunication spécialisée également dans le transfert d’argent via le téléphone mobile, qui lui signifie qu’un des numéros marchands qui lui a été attribué est impliqué dans plusieurs cas de fraude sur des comptes électroniques. Face à cette situation, le sieur ARM saisi la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) pour porter une plainte.
Les investigations menées par la PLCC avec la contribution du Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN) ont permis d’interpeller les nommés EJ et LD, tous deux distributeurs du sieur ARM. Conduits dans les locaux de la PLCC, les deux interpellés affirme avoir attribué une carte SIM marchand correspondant à celle utilisée dans des cas de fraudes, à un individu répondant au nom de KNL. Celui-ci a reçu la carte SIM sans effort, puisqu’il n’a fourni aucun document pouvant l’identifier.
La poursuite de l’enquête conduit à l’interpellation du sieur KNL, acheteur de la carte SIM incriminée. Il avait lors de son arrestation 12 cartes SIM en sa possession, dont celle utilisée pour les cas de fraude susmentionnée et une liste de plusieurs numéros de téléphone.
Conduit dans les locaux de la PLCC pour être entendu, il affirme avoir obtenu une puce marchande des mains de LD afin de mener son activité de transfert d’argent. Aussi, pour inciter ce denier à lui en procurer le plutôt possible il lui a remis la somme de 60.000 francs CFA. A la suite de cela, il obtient la puce et réussi à arnaquer plus de cinquante personnes.
Toutefois, il ne peut estimer le montant total du préjudice de ses arnaques. Il déclare également que la liste de numéros trouvés en sa possession porte les numéros de ses potentielles victimes. Il dit appâter ses victimes par appel téléphonique tout en faisant croire qu’il leur a fait un dépôt d’argent par erreur. Ensuite, il leur envoie un faux message de notification de dépôt et leur demande de ramener le montant reçu par erreur.
Quand ces derniers s’exécutent, ils voient leur compte se vider et ne découvrent la supercherie qu’après-exécution. Il déclare ignorer que cet acte est puni par la loi et termine en présentant ses excuses.
EJ, LD et KNL ont finalement été conduits au parquet pour utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique et morale, escroquerie au moyen d’un système d’information, complicité d’escroquerie par le biais d’un système d’information et par fourniture de
BINTOU SANOGO