Le Comité Central du Front Populaire Ivoirien (FPI) a tiré un bilan critique de son partenariat avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), lors d’une session ordinaire sous la présidence de Pascal Affi N’Guessan. Ce partenariat, signé dans l’espoir de promouvoir la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie, s’est avéré infructueux selon les conclusions du Comité.
Des actions concrètes attendues, mais absentes
Dans son discours, Affi N’Guessan a rappelé les motivations qui ont conduit à l’établissement de cet accord de partenariat. Il a expliqué que l’objectif principal était de favoriser la réconciliation nationale, avec en toile de fond des accords électoraux occasionnels si nécessaire, notamment lors des élections municipales et régionales. Cependant, il a regretté que depuis la signature de l’accord, aucune action conjointe n’ait été entreprise par les deux partis pour promouvoir la réconciliation nationale.
Le Comité Central s’est étonné de cette inertie, d’autant plus qu’un ministère dédié à la réconciliation nationale, créé en octobre 2023, a été supprimé sans explication claire. Cette disparition symbolise, selon le FPI, le peu d’intérêt du gouvernement pour la question de la réconciliation nationale, reléguée à l’arrière-plan de l’agenda politique. Le Comité a exprimé son mécontentement face aux déclarations de certains leaders du RHDP, qui ont qualifié de « futilités » les appels en faveur d’un renforcement du processus de réconciliation.
Le refus du séminaire national sur la réconciliation nationale
Le FPI avait proposé l’organisation d’un séminaire national pour faire un bilan et tracer des perspectives sur la réconciliation nationale. Ce projet visait à consolider le processus en cours et à créer un cadre propice pour des élections démocratiques, libres et apaisées en 2025. Néanmoins, cette initiative a été rejetée par le RHDP, ce que le Comité Central déplore. Pour le FPI, ce refus constitue un frein majeur à la réconciliation véritable.
Des pertes électorales et des pratiques contestées
En ce qui concerne les élections locales, le Comité Central a critiqué le RHDP pour avoir exploité de manière unilatérale la clause de « nécessité », au détriment du FPI. Cette stratégie a entraîné la perte par le FPI de deux mairies (Bongouanou et Agou) et d’un siège de député (Bongouanou commune), renforçant ainsi le contrôle du RHDP sur ces localités. De plus, le Comité a dénoncé des pratiques de débauchage de militants FPI, orchestrées par des responsables du RHDP dans plusieurs régions, notamment dans le Guémon, aggravant encore la tension entre les deux partis.
Le partenariat déclaré caduc
Face à ces constats, le Comité Central a jugé que le partenariat avec le RHDP, initialement conçu pour favoriser la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie, est devenu sans objet et caduc. Le Comité a demandé au président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, de notifier officiellement cette rupture au président du RHDP et d’en informer le Congrès du parti.
Un engagement renouvelé pour la réconciliation nationale
Malgré la rupture de ce partenariat, le FPI réaffirme son engagement en faveur d’une réconciliation nationale véritable et inclusive, qu’il considère comme le socle de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire. Le Comité Central a également encouragé les élus locaux du parti à poursuivre leurs missions de développement au service des populations, dans le respect des dispositions légales et réglementaires.
Ce bilan met en lumière les défis politiques auxquels fait face le FPI dans sa quête de réconciliation nationale et de démocratie. La rupture de ce partenariat pourrait marquer un tournant dans les relations entre le FPI et le RHDP, alors que les élections présidentielles de 2025 approchent.
Afrikexpress.info