Accueil A LA UNE Le phénomène de la nuisance sonore dans les transports publics.Parlons- en .!

Le phénomène de la nuisance sonore dans les transports publics.Parlons- en .!

La montée en puissance de la nuisance sonore dans les transports en commun, notamment dans les gbakas et les bus, est devenue un problème de plus en plus préoccupant,selon mon analyse . À l’heure où les règles de bienséance semblent disparaître, de jeunes passagers – garçons et filles confondus – transforment ces espaces en véritables scènes sonores, imposant des bruits envahissants à travers leurs appareils électroniques. Que ce soit par des vidéos ou des musiques diffusées sans écouteurs, ces comportements illustrent une dégradation manifeste du civisme et du respect mutuel.

Le phénomène, alimenté par l’usage immodéré des réseaux sociaux et des technologies, s’accentue lorsqu’une minorité impose aux autres ses préférences sonores. Sans égard pour leurs voisins, certains passagers augmentent délibérément le volume de leurs téléphones. Par peur de confrontation, les autres passagers, souvent incommodés, préfèrent garder le silence, évitant ainsi tout conflit, surtout face à des individus imposants ou agressifs. Dans le meilleur des cas, ceux qui osent s’exprimer ne parviennent qu’à faire baisser le volume de manière temporaire.

À cette situation déjà dérangeante, s’ajoutent les discours incessants des vendeurs ambulants et des évangélistes qui, à chaque arrêt, inondent les bus de leurs messages, exacerbant encore plus la pollution sonore.

Une question de civisme et d’éducation

Ce comportement reflète un manque criant de civisme. Dans un espace public tel qu’un bus ou un gbaka, chaque passager a droit à un environnement paisible. Pourtant, nombreux sont ceux qui, par égoïsme ou simple ignorance, agissent comme s’ils étaient seuls. Ce manque de considération témoigne d’une éducation incomplète, où le respect des autres semble être une valeur oubliée. Les règles de savoir-vivre, autrefois inculquées dès le plus jeune âge, paraissent de plus en plus négligées.

Conséquences sociales et psychologiques

Les effets de cette nuisance sonore ne se limitent pas au simple inconfort. L’exposition constante à des bruits excessifs peut générer du stress, de l’irritabilité, voire des troubles de l’humeur. Pour certains, ces moments en transport, qui devraient permettre de se détendre ou de réfléchir, se transforment en véritables cauchemars sonores. Cet environnement saturé de bruits perturbe la concentration, le repos, et alimente un climat de tension.

Sur le plan psychologique, l’insensibilité croissante des passagers face à ce type de nuisance illustre une adaptation inquiétante. Beaucoup finissent par tolérer ces comportements, s’habituant à un manque de respect devenu monnaie courante. Cette indifférence collective érode les bases d’une société harmonieuse, où le respect mutuel devrait être la norme.

Que dit la loi face à cette situation ?

On considère comme nuisance sonore, selon le site gouvernemental goov.ci,tout bruit ou vibration de nature à présenter des dangers, à causer un trouble excessif aux personnes et à nuire à la santé ou à porter atteinte à l’environnement. Pour assurer la quiétude des populations, le gouvernement a pris un décret n°2016-791 du 12 octobre 2016 portant réglementation des émissions de bruits de voisinage.
L’article 11 de ce décret dispose qu’aucun bruit ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité et sa vibration, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne ou d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité.

Un appel à la prise de conscience collective

Il est impératif que les usagers des transports en commun prennent conscience de la nécessité d’adopter un comportement plus respectueux envers les autres. Un effort collectif s’impose pour rétablir la tranquillité dans ces espaces partagés. Chacun doit comprendre qu’écouter de la musique, regarder une vidéo ou tenir une conversation bruyante sans égard pour ses voisins est non seulement une incivilité, mais aussi une atteinte au bien-être commun.

Les autorités locales et les gestionnaires des transports pourraient jouer un rôle essentiel en sensibilisant les passagers à l’importance du civisme à travers des campagnes d’information. Des mesures concrètes, telles que l’interdiction d’augmenter le volume des téléphones en public, pourraient être envisagées pour freiner ce phénomène.

Le retour à un comportement civique dans les transports en commun passe par une éducation renouvelée et un rappel constant des règles de courtoisie. La qualité de vie des passagers en dépend, tout comme l’harmonie dans nos espaces publics. Ignorer ce problème, c’est accepter une société où le respect de l’autre devient une option et non une obligation.

 

.Tano