Invité, le mardi 13 février 2024, à la salle des Pas perdus de la Présidence, pour assister à la cérémonie de décoration de nos Champions d’Afrique, l’ancien ministres des sports, Alain Lobognon, ne s’attendait pas à une liste de doléances pour la survie des infrastructures sportives héritées de l’organisation de la CAN2023 en Côte d’Ivoire.
En tant qu’ancien Ministre, il s’attendait à »des annonces chocs » parmi lesquelles la mise en œuvre du programme de professionnalisation du football ou la structuration au regard de la Loi sur le sport de des clubs afin d’en faire des entreprises sportives remplissant différents cahiers de charges, et l’abandon définitif de l’amateurisme qui pilote le football ivoirien.
Pour lui, le football ivoirien baigne dans l’opacité des chiffres quand il s’agit d’aborder les questions statistiques malgré que l’Etat ait aujourd’hui fait sa part au regard de la Loi sur le sport.
»On veut que soit créée une nouvelle entité administrative pour la gestion des nouvelles infrastructures sportives. On aura donc un DG, un conseil de gestion et ce sera la cerise sur le gâteau, un budget annuel à gérer.
On veut que l’Etat dégage un fonds pour la formation des jeunes. Et pourtant l’argent circule déjà avec une parafiscalité, des recettes générées par les paris sportifs et plusieurs autres avantages concédés par l’annexe fiscale pour le financement et le développement de notre football. Combien de sous sont annuellement mobilisés ? Mystère ! »
Pourquoi faut-il toujours réclamer de l’argent au contribuable quand celui-ci ne cesse d’en concéder sans bilan aucun? S’interroge-t-il.
Lobognon pense sincèrement qu’il ne servira à rien de créer une nouvelle entité administrative pour la gestion des infrastructures. L’Etat doit confier chaque site régional, selon lui, au Conseil régional afin d’en assurer son entretien et sa rentabilité.
L’ancien ministre pense également que le Gouvernement doit réclamer à la FIF un véritable plan de professionnalisation du football en Côte d’Ivoire en évitant de se faire hara-kiri… en ne parlant plus de l’indépendance de cette fédération qui est financée par le contribuable ivoirien.
»La professionnalisation du football ivoirien passe par un cahier de charges pour la structuration des clubs qui bénéficieront de l’attention des caisses de l’Etat pour une période de 5 à 10 ans au maximum ».
A minima dans un cahier de charges, le club éligible à l’attention étatique doit à l’en croire:
Respecter les règles de l’OHADA pour sa constitution non pas comme simple PME, mais comme une société anonyme au capital minimal de 1 milliard de FCFA détenu par des actionnaires nationaux à hauteur de 51%;
Être installé dans l’un des 14 districts autonomes de Côte d’Ivoire.
3. disposer d’écoles de formation conformément à la loi sur le sport pour garantir la ressource sportive. Ces écoles devant être installées dans le ressort territorial du district dont le club est issu. Car, ne l’oublions pas les centres de formation de football contribuent en Côte d’Ivoire à déscolariser plutôt qu’à former au football et aux métiers du sport.
Pour lui, tout est question d’ambitions. Et sans réelle ambition portée sur l’avenir, le football ivoirien reviendra chaque fois, devant le décideur politique pour tendre la main de la prise en charge sociale.
HG