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Libanais arrêtés en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara recadre les ministres et les généraux qui tentent d’interférer

Selon Jeune Afrique, le président ivoirien a haussé le ton face à certains membres de son gouvernement ou des forces de sécurité qui tentent d’intervenir en faveur des suspects actuellement incarcérés.

L’arrestation d’une dizaine d’Ivoiro-libanais, le 17 juillet, suspectés d’acquisition frauduleuse de la nationalité et de trafic de passeports continue de faire grand bruit à Abidjan. Parmi eux figurent certains hommes d’affaires très connectés dans les hautes sphères politiques. Avant de s’envoler à bord de l’Ivoire One pour la France, le 22 juillet, où il effectue une visite privée, Alassane Ouattara a donc recadré certains de ses collaborateurs qui ont tenté de plaider la cause de suspects actuellement incarcérés.

La Snedai dans le viseur

Le garde des Sceaux, Sansan Kambilé, a ainsi été sollicité par certains de ses collègues afin qu’il intervienne en faveur de certaines personnalités.

En vain, le ministre de la Justice ayant catégoriquement refusé. Alassane Ouattara n’a pas épargné non plus certains généraux des forces de sécurité, y compris dans son propre entourage, qui ont tenté d’influer sur les magistrats du pôle pénal, financier et économique d’Abidjan, en charge de l’instruction.

Le chef de l’État leur a clairement dit qu’il ne tolérerait ni interférence ni complaisance dans ce dossier sensible.

Les enquêtes sur cette fraude de grande ampleur se poursuivent. Le 23 juillet, les hommes du colonel Inza Fofana, alias Gruman, de l’Unité de lutte contre la grande criminalité (ULGC), ont effectué des perquisitions chez des membres de la communauté libanaise. Et, le même jour, Georges Agathe Glele Olloe, la doyenne des juges d’instruction du pôle pénal, a débuté les auditions des personnes incarcérées.

Selon les informations de Jeune Afrique, les enquêteurs commencent par ailleurs à s’intéresser au personnel de la Société nationale d’édition de documents administratifs et d’identification (Snedai), le groupe d’Adama Bictogo, le président de l’Assemblée nationale, qui détient le marché de la confection des passeports. Des salariés ont été arrêtés et d’autres mis sur écoute téléphonique.

Au sein de la police nationale, une enquête interne a été ouverte au niveau des services de la sûreté chargés de vérifier et de valider les documents requis pour la fabrication des passeports par la Snedai.

Jeune Afrique