La cohabitation entre les riverains de la cité ‘’Batim’’ sise à Anokoi-Kouté (Abobo-N’dotré) et les ferrailleurs déguerpis de l’ancienne casse d’Abobo devient de plus en plus difficile. Réalisée dans le cadre du programme présidentiel des logements sociaux, cette cité baptisée du nom du promoteur immobilier abrite 66 familles. Sauf que, depuis leur déguerpissement de l’ancienne casse d’Abobo, les ferrailleurs s’y sont aussi installés, en raison de la proximité de leur nouveau site d’accueil. A cet effet, un collectif de riverains de ladite cité a fait le jeudi 24 octobre 2024, un sit-in devant les portes closes du siège du promoteur, sis à Cocody-Angré.
Car l’installation de ces ferrailleurs crée, selon ceux-ci, un désordre ambiant insoutenable. Une situation qu’a décriée Diakité Lancina, l’un des riverains. « Nous sommes là ce matin, pour exprimer notre ras le bol. (…) Ce site nous crée beaucoup de désagréments. Les gens s’installent comme ils veulent et de manière anarchique. Cela nous crée un problème de sécurité, de pollution sonore, d’évacuation des eaux usées, etc Ils ont refusé de nous recevoir. (…) Nous sommes venus pour avoir un échange avec eux, et ils refusent le dialogue », a-t-il fait savoir au nom de tous. Et d’ajouter : « Depuis plus d’un mois et demi, nous sommes envahis par des ferrailleurs, suite à leur déguerpissement de leur ancien site (Abobo Anador) par le maire d’Abobo. Vu que nous sommes proches du site qui devait abriter la nouvelle ferraille. Ces gens viennent s’installer sur le terrain, comme ils veulent. Ils font des magasins qui obstruent la voie. On a du mal à rentrer chez nous. Nos enfants ne sont pas en sécurité. Nous en avons assez ».
D’après M. Diakité, l’entreprise leur a fait la promesse de construire une ‘’clôture provisoire’’ qui les séparerait des ferrailleurs. Mais, à l’en croire, celle-ci n’a pas été tenue. Par ailleurs, selon le porte-parole, le collectif entend d’être éclairé sur la question de la propriété du terrain qu’il occupe ainsi que celle de l’Arrêté de Concession Définitive (ACD). Car, dit-il « Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons que des contrats de vente. Nous n’avons aucun titre de propriété. Et depuis, nous courons après eux, mais sans réponse ». Mais également, le porte-parole des riverains a dénoncé à l’occasion, la non-conformité de leur cité à la maquette qui leur avait été présentée. Selon lui, il était prévu la construction d’une école primaire, d’un supermarché, d’une aire de jeux pour nos enfants, d’un lieu de repos, etc. Tout le contraire de ce qui leur a été servi.
Au regard de ces insuffisances, Diakité Lancina a appelé les autorités compétentes à se saisir de ce dossier. Non sans interpeller la mairie d’Abobo, pour avoir déguerpi ces ferrailleurs sans un plan de réinstallation. Il convient d’indiquer que le personnel dudit promoteur n’a eu de réaction si ce n’est de rester enfermé dans ses locaux, tout le temps de ce sit-in. En revanche, le secrétaire général de l’opérateur immobilier que nous avons joint au téléphone, nous a fait savoir qu’il n’était pas habilité à s’exprimer à ce sujet, au nom de son employeur.
Georges Badiel