Des tirs et des détonations résonnent depuis ce 17 septembre au matin dans la capitale malienne, Bamako. « Des hommes armés non encore formellement identifiés ont attaqué ce matin au moins un camp de gendarmerie de Bamako », a dit un responsable de gendarmerie sous le couvert de l’anonymat.
Si la situation demeure floue, les tirs se poursuivaient aux environs de 8 h, heure locale, selon plusieurs sources.
Dans un communiqué publié aux environs de 8h30 heure locale, la Direction de l’information et de la relation publique des armées (Dirpa) déclare que l’attaque serait imputable à « un groupe de terroristes [ayant] tenté de s’infiltrer dans l’école de gendarmerie de Faladié ». À en croire l’État-major des armées, la situation serait « sous contrôle » et des opérations de ratissage seraient en cours dans la zone. Pour l’heure, l’attaque n’a pas été revendiquée.
Le ministère de la Sécurité a également tenu à saluer « la vive réaction des Forces de Défense et de Sécurité [qui a permis] de repousser les attaques ». Avant de « rassurer les populations » et de les inviter à « vaquer à leurs occupations ». Le communiqué en appelle à leur « vigilance et esprit patriotique pour signaler tout mouvement suspect ».
Deux attaques simultanées
Si les autorités confirment une attaque à Faladié, dans le sud de la ville, le ministère de la Sécurité assure que plusieurs « points sensibles de la capitale ont été visés », sans davantage de précisions. Des sources concordantes évoquent quant à elles un assaut simultané à proximité du camp de Senou, à côté de l’aéroport international Modibo Keïta, à une dizaine de kilomètres au sud de Faladié.
Cette vaste emprise militaire abrite notamment les aéronefs de l’armée malienne. C’est sur cette base également que loge une partie des éléments du groupe Wagner (désormais Africa Corps) en poste au Mali. Mais, à ce stade, il n’est pas possible de savoir quelle partie de la base a été attaquée. Selon une source sur place, les routes sont bloquées dans le secteur. L’accès a l’aéroport a été « temporairement restreint », comme l’a annoncé par voie de communiqué le ministère des Transports et des Infrastructures.
Ces attaques font craindre que les groupes armés terroristes qui sévissent dans le pays n’aient, une nouvelle fois, pénétré la capitale. En novembre 2015, vingt personnes avaient été tuées lors d’une prise d’otages perpétrée par deux jihadistes, qui avaient pénétré dans l’enceinte de l’hôtel Radisson Blu. Plus tôt dans la même année, le 7 mars, un attentat avait fait cinq morts dans un restaurant de la ville, La Terrasse. Presque deux ans plus tard, c’était au tour du campement Kangaba, complexe hôtelier situé à quelques kilomètres au sud de Bamako, d’être la cible d’une attaque jihadiste.
Si la capitale n’a pas connu d’attaque d’ampleur depuis, un autre lieu de pouvoir a été attaqué en 2022. Le 22 juillet de cette année-là, le camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, avait été ciblé par deux véhicules piégés, dont l’explosion avait été suivie de tirs de mortiers et d’une attaque au sol. Une attaque hautement symbolique, sur ce camp dans lequel résidait Assimi Goïta à l’époque des faits, revendiquée plus tard par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM). Ces derniers temps, les attaques se rapprochaient de la capitale. Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2023, des hommes armés à moto avaient attaqué simultanément Kassela et Markacoungo, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Bamako.
Source: Jeune Afrique