MESSAGE DE NOUVEL AN 2024
• Chères Ivoiriennes,
• Chers Ivoiriens,
• Chers habitants de la Côte d’Ivoire,
Alors que 2023 s’éclipse pour laisser place à 2024, je vous adresse mes vœux les plus sincères. Les années défilent et, plutôt que de craindre ce cycle immuable, embrassons-le comme une ode à la vie, car le meilleur reste à venir.
À tous ceux qui passent ce moment de fête dans la joie, je souhaite une célébration pleine et entière. Aux autres pour qui cette période revêt un goût amer, en raison de problèmes familiaux, financiers, de santé ou de travail, je veux vous dire de ne pas perdre espoir et de persévérer dans la quête du bonheur. La foi demeure une source inépuisable d’optimisme dans toutes les batailles de la vie.
Je voudrais, une fois de plus, saluer avec respect la mémoire du président Henri Konan Bédié, témoin actif de notre histoire et homme d’État amoureux passionné de son pays, qui nous fut arraché en 2023.
Je suis conscient que l’année qui s’achève n’a pas eu la même empreinte sur chacun d’entre nous.
Derrière les discours sur la croissance économique, l’augmentation du budget de l’État et les images des réalisations d’infrastructures, il suffit juste de gratter légèrement pour qu’apparaissent les angoisses quotidiennes de nos compatriotes face à l’inflation, au chômage des jeunes qui met en lumière la cruelle réalité du manque d’emploi qui les pousse à affronter les vagues mortelles de la Méditerranée. De même, la paupérisation des classes moyennes ainsi que le manque de soutien et d’opportunités pour les entrepreneurs nationaux, qui se trouvent étranglés face à des conglomérats étrangers bénéficiant du soutien sans faille de l’État, entraine le délitement inexorable de nos entreprises nationales.
Doit-on encore parler de la corruption endémique dans notre pays ? Une corruption si répandue à tous les niveaux du gouvernement et de ses démembrements qu’elle entrave le développement de notre pays en détournant les ressources publiques et en alimentant l’injustice sociale. Nous sommes, en effet, tous témoins indignés du manque de transparence et de reddition de comptes de la part des dirigeants issus du RHDP, qu’ils soient au sein du gouvernement ou à la tête des entreprises publiques ou parapubliques. Ceci crée deux catégories de citoyens : ceux qui ont droit à tout et ceux qui n’ont droit à rien. Les premiers ont une immunité tissée par leur appartenance familiale, leur allégeance politique au camp au pouvoir ; les autres, sont des sujets justes bons à traire pour entretenir le train de vie de ces dirigeants.
Les droits humains sont régulièrement bafoués. Membres de l’opposition politique et de la société civile sont les premiers touchés. Eux qui, chaque jour, goûtent à la vigueur de la répression des libertés civiles, à la censure, et aux discriminations de toutes sortes.
Une minorité s’en satisfait et œuvre à ce que cela perdure. Que cette minorité sache qu’aucune nation ne peut véritablement prospérer que lorsqu’elle embrasse la justice et rejette l’exclusion. L’histoire des peuples nous l’enseigne. Évitons donc d’amplifier ce sentiment d’injustice et de rejet.
Proche de ma terre natale, je demeure personnellement préoccupé par l’emprisonnement de plusieurs de nos concitoyens pour des raisons politiques. Je pense à nos amis de Générations et Peuples Solidaires, qui entament leur cinquième année de détention injustifiée. Le droit et la justice n’ont rien à voir avec leur maintien en détention.
En ce moment particulier, je tiens à exprimer ma solidarité profonde à :
– Kone Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul ;
– Kone Ardiouma Hermann ;
– Kassé Kouamé Jean-Baptiste ;
– Fofana Abdoulaye ;
– Doumbia Youssouf dit Kader
– Silué Emmanuel ;
– Dosso Seydou ;
– Kamagaté Adama ;
– Bamba Souleymane ;
– Fofana Kouakou Konan ;
– Traoré Lamine.
Une fois encore, je demande leur libération sans condition pour que soit mis fin à leur souffrance et celle de leurs familles.
Je demande également la libération des prisonniers proches de l’ancien Président Laurent Gbagbo et de tous les autres prisonniers politiques.
La gouvernance par la violation constante de l’État de droit qui s’est installée dans notre pays ne doit pas perdurer. Elle doit cesser. La démocratie doit être restaurée pour léguer une nation unie aux générations futures.
Pour 2024, je forme le vœu que notre pays renoue avec les véritables valeurs encourageant le débat d’idées plutôt que la répression sous prétexte de sécurité nationale.
Je crois en une Côte d’Ivoire plus forte dans la diversité, où l’opposition politique est perçue comme une force constructive, non comme un artefact sur lequel doit s’exprimer la force répressive de l’État. C’est l’essence même du combat que nous menons avec Générations Peuples Solidaires (GPS) depuis ces dernières années.
Je tiens à remercier tous les membres du Mouvement pour leur résilience, leur dévouement indéfectible malgré les épreuves. Vous faites notre fierté et votre détermination à promouvoir les idéaux de paix et de progrès renforce ma responsabilité envers chacun de vous. Continuez à porter haut nos idéaux dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire, en attente d’un changement bénéfique pour tous. Ne sous-estimez pas la puissance de votre engagement et de vos efforts.
Je rappelle à l’opposition politique ivoirienne que l’union est la voie unique vers le changement et le retour à l’État de droit. Fédérons nos forces pour créer les conditions d’une compétition électorale équitable.
Ma volonté de contribuer modestement à la construction d’une opposition forte, condition sine qua non d’une alternance crédible, demeure.
Engageons-nous résolument dans ce combat pour l’avenir de notre pays en cette nouvelle année.
A notre valeureuse équipe nationale de football qui défendra les couleurs de notre pays à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations que nous organisons cette année, je dis toute ma fierté et mon plein soutien.
Que 2024 soit pour chacun de nous, une année de succès et de réussite.
Bonne et heureuse année 2024 à toutes et à tous !
Guillaume Kigbafori SORO
Président de Générations et Peuples Solidaires