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Nouvelles dispositions relatives aux OSC : Katinan Koné : « La lutte contre le terrorisme est un cache-sexe…»

Justin Katinan Koné livre la position du PPA-CI l’ordonnance n° 2024-356 du 12 juin 2024

Le numéro 35 de la ‘’Tribune du PPA-CI’’ aborde en profondeur l’ordonnance numéro 2024-356 du 12 juin 2024, qui concerne la société civile en Côte d’Ivoire. Le ministre Justin Katinan Koné, président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, a exprimé la position de sa formation politique sur ce sujet qui fait l’actualité. Il a dénoncé l’utilisation de la lutte contre le terrorisme pour stigmatiser et réprimer l’opposition politique, comme justification cette ordonnance.

Dans ses déclarations, Katinan Koné souligne que les régimes politiques en Afrique ont souvent recours à des prétextes tels que la lutte contre le terrorisme pour justifier des actions répressives contre leurs opposants. Selon lui, le gouvernement ivoirien utilise la menace terroriste pour museler toute voix dissidente, ce qui pose la question de la véritable nature des préoccupations gouvernementales. « Quand il y a un péril réel ou supposé, les régimes politiques africains ont toujours cette manie particulière de pouvoir le transformer en un instrument de persécution de ses opposants.(…) La lutte contre le terrorisme en Côte d’Ivoire est un cache-sexe qui cache très mal la nudité du gouvernement, dans sa volonté de museler toute opinion.(…) C’est un prétexte. Oui, le terrorisme est une menace réelle pour la Côte d’Ivoire mais e n’est pas comme ça qu’il faut faire. À force de traquer les opposants et les opinions dissidentes, on ne sait plus finalement qui est terroriste et qui ne l’est pas », a déclaré Koné Katinan, avant d’ajouter : « Le gouvernement veut se choisir la société civile qui lui convient en prévision de la présidentielle du 25 octobre 2025 ».

Le cadre du PPA-CI a également interpellé le gouvernement sur son manque de volonté d’amener ce débat à l’Assemblée nationale, où il est majoritaire. Il s’interroge : «Si la question était de lutter contre le blanchement des capitaux et le terrorisme, pourquoi ils ne vont pas à l’Assemblée nationale ? Qu’est-ce qui aurait empêché puisqu’ils sont majoritaires à l’Assemblée (nationale), d’y envoyer au moins ce débat ?». Cette absence de dialogue démocratique soulève des inquiétudes quant à la transparence et la responsabilité du gouvernement face à des enjeux aussi cruciaux. Katinan Koné met en avant un paradoxe pernicieux : « À force de traquer les opposants, on ne sait plus qui est terroriste et qui ne l’est pas ».

Georges Badiel