AFRIKEXPRESS-Les nappes souterraines d’eau s’épuisent en Côte d’Ivoire, aussi, depuis 2012, notre pays a opté pour la captation de l’eau potable dans les fleuves et même dans la lagune au niveau d’Abidjan. Et pour la pérennisation de cet important projet, on aimerait retrouver la matraque d’Ado.
On peut difficilement comprendre que le pouvoir actuel ne brandisse qu’un petit bâton pour essayer de régler le grave problème d’orpaillage illégal, là ou dans un passé récent, il a su matraquer les résistances illégales pour se faire respecter. Où est la matraque qui a délogé en 2013 Amadé Ouérémi et sa milice armée terrée dans le mont Peko ? Ou est passée la matraque qui a démystifié les » pouvoirs magiques » de Yacou le chinois, criminel incarcéré qui s’était auto proclamé co régisseur de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ?
Ou sont tous ceux qui ont essayé de s’opposer à des deguerpisements, sous l’actuel pouvoir, y compris les milliers d’artisans de la ferraille d’Adjamé, pourtant réputés être des durs parmi les durs ? Matraqués ! Pour ce site de la principale ferraille d’Abidjan, ils ont même été délogés et n’y sont plus jamais revenus, malgré l’annulation provisoire du projet de gare routière.
C’est dire si la matraque d’Ado lorsqu’elle décide de se lever, inspire la crainte. Le Parc national du Mont Péko ou a été arrêté le milicien burkinabé Ouremi ce n’est pas le porte à côté. Situé dans la partie Ouest de la Côte d’Ivoire, il couvre une superficie de 34 000 hectares et ce bandit n’était pas non plus une petite frappe, mais l’homme est accusé de massacre de masse à Duékoué ou il régna sur cette forêt durant près 10 ans.
Cette matraque là doit ressortir. Aux grands maux les grands moyens. À quoi ça sert de construire des centaines de kilomètres de pipeline pour apporter l’eau des fleuves dans nos robinets, si on laisse des orpailleurs polluer ces mêmes fleuves ? Ces orpailleurs ne sont ni clandestins, ni fantomatiques. Ils sont juste illégaux, c’est à dire qu’il suffit d’aller dans n’importe quelle localité juxtant un cour d’eau et vous en trouverez.
Ils sont partout et les populations les connaissent. En Colombie, en Amazonie et en Guyage française c’est l’armée qui les traque. Et cette stratégie qui consiste à terroriser les bandits a donné des résultats probants. Évidemment c’est un problème globale qu’il convient d’attaquer à la source puisque l’administration publique décentralisée est infestée de corruption, et les chefferies locales complices; mais si on n’essaie pas au moins de brandir la grosse matraque ça va aller de mal en pire.
L’intervention militaire envisagée par la CEDEAO au Niger qui prévoit le déploiement d’un bataillon de 1000 soldats ivoiriens, ne fait pas l’unanimité en Côte d’Ivoire, mais on peut parier qu’un tel plan Marshall anti orpailleurs et militarisé sur le territoire ivoirien, serait au contraire rassembleur.
Nous sommes incapables de déloger des artisans orpailleurs qui tuent à petits feux et au cyanure nos écosystèmes naturels mettant en danger la santé des ivoiriens, mais on prétend vouloir aller restaurer le droit constitutionnel à 1700 kilomètres d’Abidjan.
Cette matraque que l’on brandit au Sahel devrait commencer par se faire voir à la sortie Est d’Abidjan par exemple, sur la route d’Adzopé, ou des bandits opèrent tranquillement sur la rivière Djibi, la principale source d’eau potable de la lagune Aghien. Pour rappel c’est l’une des plus prometteuses réserves en eau potable d’Abidjan qui sera à terme elle aussi polluée par ces orpailleurs.
Le Niger c’est bien, les grands principes de sécurité et de Droit international c’est bien, yako au Niger, mais ce sont avant tout, des problèmes internes à aborder avec sagesse et retenue. Par contre la charité securitaire bien ordonnée commence par soi-même.
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