Afrikexpress-Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest est secouée par une série de coups d’État, Alain Lobognon, ancien ministre des Sports et figure de la rébellion ivoirienne, a pris une position claire et ferme contre les putschs militaires.
Son parcours et son expérience au cœur de la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2010 lui confèrent une voix particulière dans ce débat. Lobognon a partagé son opinion, en affirmant que, malgré son passé de rebelle, il ne saurait soutenir les coups d’État qui prolifèrent dans la région.
Le contexte de la rébellion ivoirienne
Lobognon, sur son compte X, rappelle d’abord le contexte de la rébellion ivoirienne, une période marquée par la division du pays en deux blocs, militaires et politiques. Selon lui, cette rébellion n’était pas motivée par un désir de pouvoir ou de renverser les institutions, mais par une revendication centrale : l’organisation d’une élection présidentielle équitable et transparente, ouverte à tous les citoyens éligibles.
Il souligne que cette crise était le résultat direct de l’obstruction politique faite à Alassane Ouattara, alors leader du Rassemblement des Républicains (RDR), empêché de se présenter aux élections. La rébellion avait pour objectif de rétablir la justice et de permettre à tous les Ivoiriens de participer pleinement à la vie politique de leur pays.
Une rébellion justifiée, mais une opposition aux putschistes
Bien que Lobognon reconnaisse avoir été un acteur clé de la rébellion, il rejette toute comparaison avec les putschistes actuels en Afrique de l’Ouest. Il insiste sur le fait que la rébellion ivoirienne était une lutte pour des élections justes, et non un coup d’État visant à s’emparer du pouvoir. Il condamne fermement les coups d’État récents, qu’il qualifie de « coups d’État idiots », et rejette toute tentative de les justifier en utilisant son passé de rebelle.
Lobognon se démarque nettement des putschistes, qu’il accuse de ne pas protéger leurs pays et leurs peuples, mais plutôt de recruter des mercenaires pour assurer leur propre protection après avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Il exprime son profond attachement aux institutions démocratiques et à l’alternance politique par voie électorale, qu’il considère comme le seul moyen légitime de changement de pouvoir.
La leçon de la rébellion ivoirienne
Pour Alain Lobognon, la rébellion ivoirienne a pris fin avec l’élection présidentielle d’octobre 2010, un scrutin qu’il qualifie de consensuel. Cette élection a permis de tourner la page de la rébellion et d’ouvrir une nouvelle ère de stabilité politique en Côte d’Ivoire. Il insiste sur le fait que la voie des armes ne doit plus être une option, ni en Côte d’Ivoire, ni ailleurs en Afrique de l’Ouest.
Lobognon exhorte les Africains à rejeter les coups d’État et à s’engager dans le processus démocratique, malgré ses imperfections. Selon lui, la démocratie reste le cadre le plus viable pour résoudre les conflits politiques et assurer la paix et la prospérité sur le continent.
Alain Lobognon, fort de son expérience et de son engagement passé, se positionne aujourd’hui comme un ardent défenseur de la démocratie et de l’alternance par les urnes. Il appelle à une prise de conscience collective contre les coups d’État en Afrique de l’Ouest, mettant en garde contre les dangers qu’ils représentent pour la stabilité et le développement des pays concernés. Son message est clair : la légitimité politique doit émaner du peuple, par le biais d’élections libres et transparentes, et non par la force des armes.
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