À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, le climat politique ivoirien se tend, et la question de l’éligibilité de certains candidats est au cœur des débats. Ce mercredi 18 juin 2025, lors de la tribune ‘’Les Rendez-vous du RHDP’’, Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole principal du parti présidentiel, a délivré un message ferme et sans équivoque.
Devant une audience attentive à la rue Lepic à Cocody, le ministre d’État Adjoumani a mis en garde, sans les nommer, certains acteurs politiques dont la candidature suscite des interrogations. « Des candidats qui remplissent les conditions pour candidater sont libres de se présenter. Personne ne va exclure personne. Mais de grâce, que ceux qui ne sont pas éligibles et qui veulent faire un forcing s’abstiennent, parce que cela ne marchera pas. Cela ne peut plus marcher en Côte d’Ivoire. Que ceux qui ont des oreilles entendent. À bon entendeur, salut ! », a-t-il martelé. Pour le porte-parole du RHDP, il ne s’agit pas d’une volonté d’exclusion arbitraire, mais bien d’une exigence de respect scrupuleux des dispositions constitutionnelles. Il a souligné que le temps des ‘’négociations ou arrangements politiques’’ est révolu, exhortant ceux qui sont hors-jeu à ‘’revenir dans le jeu’’ avant que certaines étapes ne deviennent irréversibles.
Nous refusons la dictature de la minorité
Le porte-parole du RHDP a insisté sur la nécessité d’un climat apaisé pour l’échéance de 2025, affirmant que l’État de droit demeure la boussole du processus électoral. Il a cité en exemple la récente marche pacifique du PDCI-RDA, encadrée de manière républicaine par les forces de l’ordre, pour illustrer la possibilité d’une expression démocratique sans violence. « Aucune violence, aucune arrestation. Cela doit inspirer ceux qui veulent se battre pour se battre. La violence n’est pas autorisée, elle ne sera pas acceptée », a-t-il déclaré. Le ministre d’État n’a pas hésité à rappeler des épisodes sombres de l’histoire politique ivoirienne, fustigeant ceux qui, selon lui, « veulent aujourd’hui jouer les victimes [mais] étaient hier les bourreaux ». Il a fait allusion à un leader politique qui, en 2004, aurait appelé à « vacciner » des manifestants pacifiques, aboutissant à des conséquences tragiques. Le RHDP refuse catégoriquement toute tentative d’imposer un candidat inéligible en dehors des voies légales. « Ce que nous refusons, c’est la dictature de la minorité. Ce que nous refusons, c’est que l’on torde le cou à la loi pour fabriquer une éligibilité sur mesure. L’éligibilité est conférée par la loi, émanation du peuple souverain. Refuser la loi, c’est défier la souveraineté populaire », a-t-il martelé.
Alors que le parti présidentiel s’apprête à tenir son congrès les 21 et 22 juin prochains, Adjoumani a réaffirmé la volonté du RHDP de maintenir le cap de la légalité et de la paix. « Le RHDP n’est pas dans une logique de vengeance. Nous voulons des élections apaisées, dans le respect des textes. Pour le reste, on peut toujours se parler et s’accorder sur l’essentiel », a-t-il conclu, laissant entendre une porte ouverte au dialogue dans le cadre du respect des règles républicaines.
Georges Badiel