À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, une nouvelle voix émerge dans le paysage sociopolitique ivoirien. Il s’agit de la coalition « Sentinelle », un regroupement d’organisations de la société civile engagé pour les droits humains, qui appelle au report du scrutin et propose une médiation nationale pour apaiser les tensions.
Créée en avril 2024, la coalition a été présentée officiellement au public le mercredi 7 mai 2025, lors d’une conférence de presse tenue au Palm Club Hôtel, à Cocody-Abidjan. Elle regroupe quatre organisations majeures : Pro-Côte d’Ivoire (PRO-CIV), le Comité de défense des droits de l’homme et de la protection de l’environnement (CDHPE), l’Union des jeunes pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire (UJPRCI) et la Chambre Haute Internationale pour la Dignité Humaine (CHID-H).
Sous le thème évocateur « Ne serions-nous pas tous responsables ? », la rencontre a été marquée par une intervention notable de Me Roseline Aka Seripka, avocate bien connue pour avoir défendu Amadé Ouérémi, ex-chef de milice. Elle a appelé à une prise de conscience collective face à une situation sociopolitique tendue, estimant que seule une véritable dynamique de dialogue national pourra briser le cycle des crises électorales récurrentes en Côte d’Ivoire.
Évoquant les inquiétudes de l’opposition sur la transparence du processus électoral, Me Aka Seripka a estimé que ces préoccupations sont légitimes et méritent une attention sérieuse. Elle a proposé le report de la présidentielle, estimant que « la date des élections est une construction humaine, modifiable si c’est pour préserver la paix ». Et d’ajouter : « Il faut privilégier la médiation et la discussion. Le respect d’un calendrier politique ne doit pas se faire au détriment de l’avenir d’un peuple. »
Face aux soupçons de collusion avec le parti au pouvoir, la coalition s’est défendue de toute allégeance politique. Elle affirme son indépendance totale et revendique une posture de neutralité citoyenne. La Sentinelle ambitionne d’initier une médiation spécialisée, en mobilisant les différentes forces sociales et politiques du pays, afin d’éviter tout basculement vers la violence.
Dans un contexte où les tensions s’intensifient à l’approche du scrutin, la coalition veut se positionner comme un acteur de prévention des conflits, misant sur la reconnaissance mutuelle, la justice équitable et le respect des droits fondamentaux.
Reste désormais à savoir si les autorités ivoiriennes accueilleront favorablement cette main tendue pour la médiation.
Korahi Samson
