Abidjan, 29 juillet 2025 – À trois mois de la présidentielle, la Conférence des Évêques Catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI) lance un vibrant appel à la responsabilité citoyenne, à la paix sociale et à l’unité nationale.
Réunis au siège de la CECCI à Abidjan, Mgr Marcelin Kouadio Yao, président de la Conférence, le cardinal Ignace Bessi, Mgr Bruno Essoh Yedoh (évêque de Bondoukou) et Mgr Alain Clément Amiezi (évêque d’Odienné), ont exprimé leurs préoccupations face au climat politique tendu et aux défis liés à l’organisation du scrutin.
« L’Église ne saurait rester indifférente à ce qui se passe en Côte d’Ivoire », a déclaré Mgr Marcelin Kouadio Yao. « Notre rôle est d’interpeller en faveur d’une société apaisée, fondée sur la fraternité, la justice et la paix. »
Face aux discours de haine, aux tensions croissantes et à l’absence de consensus sur des aspects cruciaux du processus électoral, les évêques insistent sur la nécessité de renforcer la culture démocratique, de garantir l’inclusivité et de consolider la paix. « Nous devons nous éloigner de ce qui sent la haine, la violence, la guerre, et préserver la sacralité et la dignité humaine », a insisté le président de la CECCI. Citant l’épître aux Philippiens (2, 2-4), il a exhorté les citoyens à rechercher l’unité, à agir avec humilité et à privilégier l’intérêt général.
Une interpellation sur la liste électorale et les institutions
L’un des points cruciaux soulevés par la CECCI est la fiabilité de la liste électorale, qualifiée de condition essentielle pour un scrutin crédible. À ce sujet, les évêques ont exprimé leurs inquiétudes. « La Côte d’Ivoire compte plus de 29 millions d’habitants mais seulement 8,5 millions sont inscrits sur la liste électorale », a rappelé Mgr Yao, en appelant à un enrôlement plus large et régulier, inspiré du modèle ghanéen, où plus de 18 millions d’électeurs sont recensés pour une population de 34 millions.
Ils ont également souligné le rôle des institutions de la République comme garantes du jeu démocratique, insistant sur la nécessité pour ces entités d’agir hors de toute influence politique, économique ou religieuse. « Ce que nous devons faire, c’est nous familiariser avec les mécanismes électoraux et nous assurer que les institutions soient respectées pour éviter les conflits », a poursuivi l’archevêque.
Prévenir plutôt que subir
Tout en reconnaissant les défis actuels, la CECCI appelle à anticiper les tensions pour éviter les crises post-électorales. «L’histoire politique récente de notre pays nous enseigne que la paix se prépare bien avant le scrutin. »
« Il faut privilégier le dialogue politique, construire des consensus et organiser des élections transparentes », ont insisté les prélats.
Enfin, les évêques lancent un appel aux citoyens à participer activement au processus démocratique, notamment à travers l’inscription sur les listes électorales et un vote conscient.
« Figurer sur une liste électorale et voter, c’est affirmer sa citoyenneté », a conclu Mgr Marcelin Kouadio Yao, tout en réaffirmant l’engagement de l’Église catholique pour une Côte d’Ivoire fraternelle, stable et démocratique.
Kossonou
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