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Présidentielle 2025 : Quand la paix et la cohésion sociale deviennent un fond de commerce (Analyse)

À l’approche de la présidentielle de 2025, la Côte d’Ivoire bruisse d’appels à la paix et à la cohésion sociale. Des organisations de la société civile aux partis politiques, en passant par les institutions et les Ong, le message est unanime : préserver la stabilité du pays. Louable dans son intention, cette unanimité soulève cependant une question troublante : celle de la nature de ces appels et de leur capacité réelle à prévenir les tensions.

Pour de nombreux observateurs, et comme le souligne un citoyen averti, ces exhortations s’apparentent parfois à un « fond de commerce », dicté non pas par une véritable volonté d’agir sur les causes profondes, mais par un calcul. Le constat est amer : au lieu de prendre position et d’attaquer le mal à la racine, les acteurs semblent se cantonner à une litanie de slogans pacifistes, par crainte de heurter des sensibilités ou de s’attirer les foudres de certaines factions.

Pourtant, les actions concrètes pour favoriser la paix et la cohésion sociale sont légion. La sensibilisation, si elle est indéniable dans sa force, ne peut à elle seule garantir la quiétude des populations. « Seuls les appels à la paix et la cohésion sociale peuvent ne pas suffire », alerte-t-on. Il est impératif d’aller plus loin, de nommer les maux et de proposer des solutions tangibles.

La question centrale demeure : qu’est-ce qui met réellement en mal la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire à l’approche du scrutin à venir ? Les réponses sont complexes et multidimensionnelles. Malgré les tentatives de réconciliation, les cicatrices des crises passées demeurent. Les positionnements politiques clivants, les discours de division et l’absence de dialogue constructif entre les principales forces politiques nourrissent la méfiance et la polarisation. En outre, les questions de nationalité, de citoyenneté, etc. continuent d’être des sources de tension, particulièrement dans un contexte pré-électoral où elles peuvent être instrumentalisées. Aussi, le sentiment que la justice n’est pas la même pour tous représente l’un des terreaux fertiles pour la frustration et le ressentiment, susceptibles d’être exploités à des fins politiques. Ne pas dénoncer les inégalités, la corruption, ou les abus de pouvoir. Enfin, la propagation de fausses informations, les discours de haine et l’incitation à la violence via les réseaux sociaux représentent une menace sérieuse pour la paix sociale.

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Bien qu’il soit vital de préserver la paix et la cohésion sociale, cette préservation ne doit pas se faire au détriment de la vérité et de l’action. La paix ne peut être marchandée, ni réduite à un simple slogan creux. Elle est le fruit d’un engagement sincère à résoudre les problèmes sous-jacents, à promouvoir la justice, l’équité et un dialogue inclusif.

L’heure n’est plus aux atermoiements. Pour que la présidentielle de 2025 soit un moment de renforcement démocratique et non de division, il est impératif que toutes les parties prenantes (société civile, institutions, partis politiques, etc.) dépassent la peur et l’opportunisme. Il est temps de nommer les problèmes, de prendre des positions claires et d’appeler à des actions concrètes qui garantissent véritablement la quiétude des populations ivoiriennes. La Côte d’Ivoire a besoin de leadership audacieux, capable de bâtir une paix durable sur des fondations solides, et non sur le sable mouvant des discours de façade.

Georges Badiel 

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