Le paysage politique ivoirien est en ébullition suite à la publication de la Liste électorale définitive (LED) le 4 juin 2025, une décision qui a suscité une vive condamnation de la part des figures de l’opposition. Parmi les critiques les plus virulentes, Jeanette Mallet, consultante en communication et médias sociaux pour le programme Diaspora africaine de la Banque mondiale, n’y est pas allée avec le dos de la cuillère, qualifiant le processus de « coup d’État électoral », dans un post sur son X (ancien twitter).
L’évaluation cinglante de Jeanette Mallet intervient alors que des figures majeures de l’opposition, dont Guillaume Soro, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, sont visiblement absentes de la liste finale. Cette exclusion, jugée « arbitraire » par leurs partisans, a déclenché une tempête de protestations et alimenté les accusations selon lesquelles le régime d’Alassane Ouattara démantèle systématiquement les principes démocratiques dans le pays.
« Ce qui reste, ce n’est pas une élection, c’est un coup d’État électoral, orchestré par un régime terrifié par la voix du peuple », a déclaré Mallet, faisant écho aux sentiments partagés par de nombreux membres de l’opposition. Elle a accusé le gouvernement Ouattara et sa CEI (Commission Électorale Indépendante) « triée sur le volet » d’utiliser les institutions de l’État comme des armes pour écraser la dissidence et s’accrocher au pouvoir.
Selon Mallet, la question n’est pas une affaire de sécurité ou de justice, mais fondamentalement de contrôle. Elle a affirmé qu’une élection dépourvue d’opposition n’est pas un vote légitime mais « une provocation » et « une attaque directe contre la souveraineté populaire ».
Le parti au pouvoir, le RHDP, a-t-elle insisté, ne cherche pas à éviter une crise, mais en fabrique activement une par ses actions. Ses paroles fortes soulignent les tensions croissantes en Côte d’Ivoire à l’approche des prochaines élections. « La Côte d’Ivoire mérite une démocratie, pas une dictature déguisée en scrutin », a conclu Mallet, soulignant la profonde désillusion ressentie par une partie importante de la population ivoirienne concernant le processus électoral.
Georges Badiel