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Radiation de Thiam : « Ceux qui pensent nous avoir à l’usure se trompent », prévient Olivier Kouadia

AFRIKEXPRESSAlors que la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale crée la stupeur au sein du PDCI-RDA, Olivier Kouadia, figure de terrain à Liliyo-Okrouyo, affiche sa détermination. Il appelle les militants à rester sereins et annonce une vaste tournée de remobilisation dans les villages en vue des élections à venir.

Olivier Kouadia, quelle est l’ambiance dans les bases après la radiation du président Thiam de la liste électorale ?

Je vous remercie pour l’occasion que vous me donnez de me prononcer sur cette situation, inédite pour notre parti. Le premier sentiment qui anime la base est celui de l’incompréhension.

Comment peut-on dénier la nationalité ivoirienne à quelqu’un qui a été ministre dans ce pays, et qui est, de surcroît, le petit-fils du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne ? Celui-là même qui a pris sous son aile l’actuel président de la République et l’a protégé, à une époque où l’opposition le traitait d’étranger. Pour beaucoup de nos militants, c’est de l’ingratitude. Les membres du parti au pouvoir se réclament tous d’Houphouët-Boigny, et pourtant, ils refusent un certificat de nationalité à son héritier. 

Quelle est votre réaction personnelle à cette nouvelle bouleversante ?

Honnêtement, je ne me sens pas bouleversé. C’est d’ailleurs pourquoi, avec l’accord des responsables du parti, j’ai mis à la disposition des secrétaires de section des moyens de communication et de mobilité, afin qu’ils puissent se rendre dans chaque hameau, village et campement pour battre campagne le moment venu.

J’ai confiance en le Président Thiam, j’ai confiance en le Bureau politique du parti, donc je reste serein. Non, je ne suis pas bouleversé. Nous allons nous battre par tous les moyens démocratiques pour que le nom de notre champion figure sur la liste électorale. Il est notre unique plan. Ceux qui pensent nous avoir à l’usure se trompent.
L’adversité fait partie de la vie, et c’est notre capacité à en tirer une opportunité qui fait de nous des vainqueurs. Et le PDCI-RDA vaincra, si Dieu le veut.

Selon vous, y a-t-il encore de l’espoir pour le PDCI dans la course à la présidentielle de 2025 ?

Le PDCI-RDA est né en 1946, à l’époque du travail forcé, à l’époque de la colonisation, à une époque où être noir était presque synonyme d’esclavage. Mais le PDCI-RDA a triomphé de ces obstacles. Il y a toujours de l’espoir pour atteindre son objectif. Aujourd’hui, notre objectif, c’est d’aller aux élections. C’est l’état d’esprit que chaque militant doit avoir.
Oui, je reste convaincu que le Président du PDCI-RDA participera à la prochaine présidentielle. Et, par la grâce de Dieu, il l’emportera dès le premier tour avec une majorité écrasante. 

Pensez-vous que la justice a fait son travail dans cette situation ?

Je ne suis ni juge ni avocat, mais à l’écoute des arguments de nos conseils, je pense que non. La justice a été instrumentalisée pour écarter un adversaire redoutable, que tous les sondages donnent vainqueur à cette élection.

Cette manière de faire la politique en Afrique, et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, est malsaine. On ne peut pas être juge et partie, c’est-à-dire aller à une compétition tout en choisissant ses adversaires.
Il faut que l’on cesse de ridiculiser la Côte d’Ivoire. Ouvrir un débat sur la nationalité ou l’éligibilité du Président Thiam, qui a servi à travers le monde, suivi par des personnalités de premier plan, c’est, pour moi, traîner notre pays dans la boue. Et je ne crois pas que la Côte d’Ivoire mérite cela. 

Quelle peut être l’issue de cette situation ?

L’issue dépend entièrement du pouvoir. Il faut avoir le courage d’ouvrir le jeu démocratique. Quand on prétend être le meilleur, on cherche à se confronter aux meilleurs, pas à des seconds couteaux.
Mais j’ai foi en notre pays. Je sais que la Côte d’Ivoire sait rebondir. Je crois que l’opposition et le parti au pouvoir finiront par se parler, et que nous irons aux élections dans la paix.
Nous avons vécu 2010. Je ne pense pas qu’il y ait un seul Ivoirien, quel que soit son bord politique, qui souhaite revivre cela.

 Quel message adressez-vous aux militants de votre zone ?

Je veux dire aux militants du PDCI-RDA des sous-préfectures de Liliyo et Okrouyo d’être sereins et de faire confiance aux responsables du parti, à commencer par le Président Tidjane Thiam, qui mène actuellement un excellent travail à l’extérieur du pays.
Avec le haut représentant du président du parti dans le district du Bas-Sassandra, l’honorable Netro René, et le député Gadou Godou André, nous préparons une grande tournée qui nous mènera dans plus de 200 villages et campements. Objectif : expliquer la situation à nos militants et les mettre en ordre de bataille en vue des élections d’octobre 2025.

BS