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Sanogo Kakou Serges au Président Ouattara: « Notre stratégie actuelle face au PDCI n’est pas la meilleure. »

Monsieur le Président de la République SEM Alassane Ouattara,
Je voudrais avec votre permission faire part de quelques préoccupations. D’abord je le fais entant que citoyen ivoirien animé d’un esprit de patriotisme mais aussi entant que militant de vos idéaux. Ces idéaux que vous portez et pour lesquels vous vous battez chaque jour pour améliorer les conditions de vie des ivoiriens.
Monsieur le Président de la République,
Vous avez toujours milité pour l’équité et la justice en faveur des minorités, des plus faibles, des démunis et des moins nantis. Ces nobles valeurs pour lesquelles de nombreux ivoiriens se sont engagés à vos cotés, cette lutte a été couronnée par votre accession au pouvoir.
Monsieur le Président de la République,
Je voudrais vous remercier pour les avancées considérables que notre pays a connues sous votre magistère et cela restera gravé dans la mémoire de l’histoire de notre pays. Cependant des secteurs importants restent à redynamiser notamment notre administration. J’ai la ferme conviction que certaines personnes autour de vous ne vous font pas les vraies remontées d’information.
Des directeurs généraux ou centraux ou financiers sont pour la plupart depuis près de 15 ans à leurs postes et sont devenus des demi-dieux devenus improductifs et qui passent le reste de leurs temps à faire la guerre à toutes les compétences internes qui ont les aptitudes nécessaires pour les remplacer alors qu’ils sont à la retraite pour certains.
Monsieur le Président de la République,
Le tableau du foncier dans notre pays est très sombre et cela reste une préoccupation évidente. Dans un pays, lorsque des citoyens arrivent à un stade où ils trouvent dans les réseaux sociaux le moyen de se faire entendre et espérer avoir gain de cause, c’est qu’ils n’ont plus confiance au système censé les protéger des plus forts et des bras longs.
Monsieur le Président de la République,
Cette crise du foncier montre que notre administration est gangrénée par la corruption, par un système mafieux et cela pourrait entacher l’espoir que le peuple a placé en vous. Je ne partage pas l’idée que le Ministre de la construction relativise la situation au motif que le nombre d’ACD litigieux est infirme par rapport au taux des documents délivrés. Un seul terrain peut impacter des dizaines de vies. Et cela c’est une simple question de justice, d’équité et c’est un droit garanti par la Constitution que personne ne soit dépossédé de ce qui lui revient de droit.
Je vous propose de virer l’ensemble de tous les fonctionnaires qui interviennent dans le processus de délivrance des ACD, non seulement pour opacité et incompétence mais pour le fait qu’ils travaillent contre votre réélection et d’instruire une commission spéciale pour traiter et vider les contentieux fonciers. Si nous tenons à protéger les gens ou à conserver des intérêts, le pourrissement des différentes situations finira un jour par butter sur la goutte d’eau qui fera déborder le vase et ça sera l’irréparable. Les gens font tout pour ne pas donner un visage humain à votre gouvernance.
Monsieur le Président de la République,
J’ai été la première personne à prendre l’initiative d’annoncer publiquement votre candidature pour la présidentielle de 2025. Permettez-moi de saluer toutes les personnes qui ont été à mes cotés dans ce projet, je veux parler des jeunes, certains cadres du parti et des opérateurs économiques. Au regard de votre gouvernance, nous avons juger bon de solliciter votre candidature pour le scrutin de 2025 et de sensibiliser les ivoiriens à travers une pétition pour obtenir quatre millions de signatures. Notre initiative a fait l’objet de toutes ces journées d’hommages qui ont été organisées dans les régions en faveur de votre candidature.
Monsieur le Président de la République,
Je peux vous assurer que c’est sous les menaces et boycott de certains hauts barrons du RHDP que nous nous sommes entêtés pour poursuivre notre projet en faveur de votre candidature. C’était la première fois que je subissais une pression politique de telle ampleur. Ils ont tellement menacé que le Parrain de la cérémonie de lancement de la pétition a préféré ne pas venir le 12 Mars 2024 à l’hôtel Tiama, pour certainement éviter des représailles administratives.
Parmi les Ministres qui s’activent aujourd’hui lors des cérémonies d’hommages par-ci et là, j’ai eu l’occasion de parler à certains d’entre eux, ils ont refusé d’associer leurs images au projet de votre candidature pour 2025, ni même financer l’initiative en évoquant des motifs que je me garde de dire ici. Ils ont réussi à tuer notre opération mais nous, nous avons réussi à faire d’eux des vecteurs de votre candidature. C’est pour nous un grand sentiment de victoire, un sentiment du devoir accompli.
Monsieur le Président de la République,
Notre stratégie actuelle face au PDCI n’est pas la meilleure.
. Lors du retrait du PDCI d’Henri Konan Bedié, feu le Premier Ministre Amadou Gon s’était assuré de la loyauté de certains cadres issus du PDCI. L’objectif était de conquérir le V baoulé en gagnant le vote populaire des braves populations baoulés tout en y réduisant le mieux possible l’impact du PDCI. Malheureusement les acteurs mis en mission ont échoué dans le grand centre, le RHDP a perdu les élections locales dans eux-mêmes leurs localités d’origine et les candidatures qu’ils ont parrainées ont aussi perdu.
Le PDCI est resté imprenable et ravivé avec l’arrivée de Tidjane Thiam. On a préféré fédérer notre énergie à construire des superstructures au centre pour organiser des grands rassemblements. Il faut plutôt revoir notre approche et renforcer le pouvoir et la mobilité des Secrétaires Départementaux et des cadres locaux dans ces localités. La posture actuelle que certains manifestent face au Président du PDCI, les débats à relents ivoiritaires et d’éligibilité que certains brandissent, si Tidjane Thiam avait déposé ses valises au RHDP, je ne crois pas qu’ils auraient eu la même approche.
Laissons l’exclusivité de ce débat au Conseil constitutionnel. Il ne nous appartient pas d’aider Monsieur Thiam a rattraper sa vingtaine d’années d’absence dans le pays. Nos cyber-activistes ne doivent plus être des relais de communication de Monsieur Jean Louis Billon, ce n’est pas lui notre candidat. Nous devons nous fixer sur la propagande de vos actions de développement et que le nouveau contrat social que vous proposerez aux ivoiriens.
Monsieur le Président de la République,
Malgré vos recommandations, la plupart des cadres du parti ne sont en contact avec les militants que lorsqu’il y’a un enjeu de rassemblement ou à l’occasion d’un événement politique. Le RHDP n’est pas assuré d’avoir les mêmes scores soviétiques dans le grand nord du pays comme en 2010. Les leaders de jeunesses, les cyber-militants et autres sont relégués à de simples animateurs de groupes WhatsApp. Il faut recalibrer la politique en faveur des jeunes car l’élection présidentielle de 2025 sera la plus importante après celle de 2010.
Sanogo Kakou Serge, Président de l’ULC-ADO